Politiques sexuelles et besoins sociaux : pour un féminisme marxiste

Article de Rosemary Hennessy publié par la revue en ligne Période. Ci-après la présentation qu’en donne la revue. Pour lire l’article, voir le lien ci-dessous.

Dans le sillage des études et des mouvements queer, les identités sexuelles n’ont jamais autant fait l’épreuve d’une attention et d’une élaboration critique. Il est désormais d’usage de critiquer un mouvement gay et lesbien mainstream, de débattre ou de chercher à élargir les coalitions lesbiennes, gay, bi, trans (LGBT), ou encore de proposer une refondation queer des politiques sexuelles. Rosemary Hennessy propose ici de s’appuyer sur l’approche marxiste des besoins sociaux pour reconceptualiser les liens entre identités et rapports sociaux. Elle fait l’hypothèse d’une refondation marxiste et féministe des politiques sexuelles, appuyé sur la pluralité et l’étendue des besoins réprimés par le capitalisme.

Politiques sexuelles et besoins sociaux : pour un féminisme marxiste | Période.

L’économie politique du sexe : transactions sur les femmes et systèmes de sexe/genre

L’économie politique du sexe : transactions sur les femmes et systèmes de sexe/genre

Il semble que Gayle Rubin ait été la première à utiliser la notion de genre dans ce texte, qui date de 1975 et qui est devenu un « classique » du féminisme. Extrait (on peut lire le texte entier en ligne – voir le lien après l’extrait) :

Marx avait posé cette question : « Qu’est-ce qu’un esclave nègre ? Un homme de race noire. Cette explication a autant de valeur que la première. Un nègre est un nègre. C’est seulement dans des conditions déterminées qu’il devient esclave. Une machine à filer le coton est une machine pour filer le coton. C’est seulement dans des conditions déterminées qu’elle devient du capital. Arrachée à ces conditions, elle n’est pas plus du capital que l’or n’est par lui-même de la monnaie ou le sucre le prix du sucre » (Marx 1972 : 35). On pourrait paraphraser ainsi : Qu’est-ce qu’une femme domestiquée ? Une femelle de l’espèce. Cette explication a autant de valeur que la première. Une femme est une femme. C’est seulement dans des conditions déterminées qu’elle devient une domestique, une épouse, un bien meuble, une minette du club Playboy, une prostituée ou un dictaphone humain. Arrachée à ces conditions, elle n’est pas plus l’assistante de l’homme que l’or n’est par lui-même de la monnaie, etc. Quelles sont donc ces relations sociales qui font qu’une femelle devient une femme opprimée ?

Gayle Rubin, « L’économie politique du sexe : transactions sur les femmes et systèmes de sexe/genre », Les cahiers du CEDREF [En ligne], 7 | 1998, mis en ligne le 27 juillet 2009, Consulté le 27 septembre 2014. URL : http://cedref.revues.org/171

Aux origines du capitalisme patriarcal : entretien avec Silvia Federici

Traduit de l’anglais par  Stella Magliani-Belkacem, cet entretien avec Silvia Federici, réalisé par Tessa Echeverria et Andrew Sernatinger, du « socialist podcast Black Sheep », a été publié en français par la revue en ligne Contretemps – pour le lire, cliquer sur le lien ci-après Continuer la lecture de « Aux origines du capitalisme patriarcal : entretien avec Silvia Federici »

Sorcière, sorcières

JEF-BAN-copie« Sorcière, sorcières » est une fiction sonore de Raphaël Mouterde et Élisa Monteil (durée 24 min 05). C’est le cinquième titre du disque Marabout de la nouvelle et excellente revue Jef Klak (en savoir plus sur ce Jef…)

Les mauvaises, les dangereuses, les laides, les bannies, les brûlées vives, les noyées : les sorcières. Ces femmes qui dans l’imaginaire commun ont un pouvoir. L’imaginaire commun a suffi aux inquisiteurs pour mettre en place une vaste chasse aux sorcières, aux « praticiens infernaux », atteignant son apogée aux XVIe et XVIIe siècles. Entre 50 et 100.000 personnes périrent : 80% d’entre elles étaient des femmes des classes populaires.

Après l’écrasement, que reste-t-il des femmes, des pratiques, de l’insoumission, des corps ? Il jaillit une lettre, une adresse, un acte, un geste.

Pour écouter, c’est par ici.

Ecologie et Féminisme : une histoire méconnue

Ecologie et Féminisme : une histoire méconnue

Voici une émission diffusée sur Fréquence Paris-Plurielle le 04 septembre 2014 par les radioactif.ve.s : Histoire des premières mobilisations écoféministes. L’écoféminisme : et si on essayait de comprendre ? Avec :
Benedikte Zitouni (univ. de Bruxelles)
Emilie Hache (univ. de Paris X-Nanterre)

Enregistré dans le cadre des conférences de l’Université Populaire de l’Eau et du Développement Durable du Val de Marne

Pour télécharger l’émission, cliquer ici.

Le gouvernement espagnol capitule en rase campagne

89939d54afc419451a405ec6a26f022f3fbb4b05« Le gouvernement conservateur espagnol a annoncé mardi l’abandon de son projet de loi supprimant le droit à l’avortement, qui avait suscité la polémique jusque dans les rangs du pouvoir, entraînant la démission du ministre de la Justice, porteur du projet. » (AFP)  En voilà une bonne nouvelle ! Et même si nous ne bouderons pas notre plaisir devant cette reculade et la démission d’un ministre ultraconservateur et catholique, bref, en phase avec les franquistes qui existent encore en Espagne, il faut tout de même remarquer deux lacunes notables dans les articles de la presse mainstream annonçant la chose.

1. Rien, ou quasiment rien, à part quelques photos, sur l’énorme mobilisation, en Espagne surtout mais pas seulement, qui a finalement eu raison de cette loi scélérate. Par exemple,  Slate.fr titre : « Avortement : une victoire pour les femmes, mais surtout un fiasco de la droite espagnole ». Quant à Libération, il préfère s’attarder sur les considérations préélectorales de Rajoy, le chef du gouvernement, et sur les rivalités internes à la droite espagnole. Et bien sûr que tout cela a joué. Mais sans l’opposition populaire – des femmes en premier lieu – on peut parier que la loi serait passée.

2. Rien non plus sur les nombreux mouvements antiavortement menés par les droites néoconservatrices et leurs jumelles extrêmes, entre autres aux États-Unis et en France… Dans ce contexte, la victoire des femmes espagnoles est d’autant plus importante.

Un lien vers une petite vidéo sur le mouvement en Espagne : https://www.youtube.com/watch?v=rGiBnTHGP4U

Le camion et la poupée : jeux de singes, jeux de vilains | Allodoxia

Un argument est régulièrement invoqué à l’appui de l’idée qu’il existe une différence naturelle entre filles et garçons dans les choix de jouets : la même différence aurait été observée chez les singes. La lecture de la littérature scientifique ayant adressé cette question ne nous apprend pas grand chose sur les singes, et encore moins sur les enfants humains. Elle permet en revanche d’éclairer sous un jour intéressant le comportement des personnes qui ont utilisé cet argument, eu égard à la manière souvent fantaisiste – et toujours fallacieuse – dont ils ont résumé cette littérature. Ce nouvel exemple de vulgarisation scientifique alimentant la naturalisation du genre est aussi l’occasion d’explorer la grande diversité de ses chemins, ainsi que celle des modalités de distorsion des résultats d’études scientifiques.

Le camion et la poupée : jeux de singes, jeux de vilains | Allodoxia.