« Le gouvernement conservateur espagnol a annoncé mardi l’abandon de son projet de loi supprimant le droit à l’avortement, qui avait suscité la polémique jusque dans les rangs du pouvoir, entraînant la démission du ministre de la Justice, porteur du projet. » (AFP) En voilà une bonne nouvelle ! Et même si nous ne bouderons pas notre plaisir devant cette reculade et la démission d’un ministre ultraconservateur et catholique, bref, en phase avec les franquistes qui existent encore en Espagne, il faut tout de même remarquer deux lacunes notables dans les articles de la presse mainstream annonçant la chose.
1. Rien, ou quasiment rien, à part quelques photos, sur l’énorme mobilisation, en Espagne surtout mais pas seulement, qui a finalement eu raison de cette loi scélérate. Par exemple, Slate.fr titre : « Avortement : une victoire pour les femmes, mais surtout un fiasco de la droite espagnole ». Quant à Libération, il préfère s’attarder sur les considérations préélectorales de Rajoy, le chef du gouvernement, et sur les rivalités internes à la droite espagnole. Et bien sûr que tout cela a joué. Mais sans l’opposition populaire – des femmes en premier lieu – on peut parier que la loi serait passée.
2. Rien non plus sur les nombreux mouvements antiavortement menés par les droites néoconservatrices et leurs jumelles extrêmes, entre autres aux États-Unis et en France… Dans ce contexte, la victoire des femmes espagnoles est d’autant plus importante.
Un lien vers une petite vidéo sur le mouvement en Espagne : https://www.youtube.com/watch?v=rGiBnTHGP4U