Interview de Joan Scott par Vacarme

Le numéro d’hiver 2014 de Vacarme a publié une interview de et un article sur l’historienne américaine Joan Scott. On trouvera après l’extrait ci-dessous le lien pour lire les deux en entier.

« Femme », « Homme », « Genre », « Français », « Musulman » : ces catégories, par lesquelles se constituent et s’identifient des sujets politiques, n’ont pas de sens fixe. C’est que « les mots ne sont jamais que les batailles pour les définir ». Rencontre avec l’historienne de ces batailles.

Vous avez travaillé sur le mouvement ouvrier français, fait une histoire des discours féministes, contribué à l’introduction de la notion de genre dans l’historiographie… quel est le centre de gravité de votre recherche ?
Je ne suis pas sûre qu’à l’échelle de ma vie de chercheuse, on puisse identifier une unité très claire d’objet, de méthode ou même de théorie. Mieux vaudrait penser en termes de parcours, de bifurcations, de changements successifs d’optique. J’ai été à plusieurs reprises convoquée par un contexte politique et intellectuel : les mobilisations de la gauche des années 1960, le féminisme à partir des années 1970…
Mais peut-être qu’au fond, ma question a toujours été celle des rapports de force dissymétriques. Mon premier travail portait sur l’organisation sociale et politique des verriers de Carmaux à la fin du XIXe siècle. Je m’y intéressais à la prolétarisation d’un artisanat hautement qualifié, liée à la mécanisation des techniques de production. Et je l’ai décrite en termes de rapports de forces économiques et politiques : comment et pourquoi ces travailleurs ont-ils résisté aux transformations de leur travail ?
Quand la vigueur du féminisme des années 1970 m’a convaincue de la nécessité de penser l’histoire des femmes, j’ai tenté de comprendre les modalités de l’inégalité : j’ai questionné par exemple la façon dont le principe universel d’égalité des citoyens s’était accommodé de l’exclusion politique des femmes. Dans tous mes ouvrages, je m’attache ainsi à décrire la façon dont les gens qui vivent dans un rapport inégalitaire l’éprouvent, le pensent et le formulent.

http://www.vacarme.org/rubrique421.html

Genre et féminisme: pourquoi vont-ils de pair ?

Genre et féminisme: pourquoi vont-ils de pair ?

Quand j’ai commencé ce blog, le lien entre genre et féminisme m’a paru se passer d’explications. Etant arrivée aux études de genre par le féminisme, l’articulation entre les deux m’a toujours semblé aller de soi. Je me rends compte cependant (un peu tard) que le sujet mérite bel et bien un éclaircissement et que le lien entre les deux n’est pas forcément évident pour tout le monde. De plus, certaines féministes s’opposent au concept même de genre et donc à son emploi, de plus en plus fréquent, dans les milieux féministes – ce qui me permet de rappeler, une fois de plus, la diversité des féminismes. On ne peut pas mettre en évidence UNE théorie féministe: il en existe de très nombreuses, variées, et parfois contradictoires, leur seul point commun étant finalement l’identification de l’existence de la domination masculine et donc d’une cause des femmes.

Je rappellerai d’abord brièvement l’origine du concept de « genre », pour ensuite expliquer l’intérêt qu’il représente pour les féminismes et enfin les raisons, telles que je les comprends, pour lesquelles certaines féministes le rejettent.
Certaines explications, du féminisme comme des études de genre, paraîtront sûrement trop courtes, voire caricaturales. C’est malheureusement inévitable, mon but n’étant pas de revenir en détail sur les fondements de l’un et de l’autre, mais de détailler leurs liens.
« Genre »: origine du concept
La filiation théorique du concept est assez complexe. On peut la faire remonter aux travaux de l’anthropologue Margaret Mead en Océanie dans les années 20 et 30, et aussi, bien sûr, à Simone de Beauvoir et à son fameux « On ne naît pas femme, on le devient », bien que ni l’une ni l’autre n’emploie le terme « genre » ou « gender ». Ce dernier apparaît dans les travaux du psychiatre Robert Stoller et du sexologue John Money (tous deux étatsuniens) bien que dans un sens et une perspective très différents de l’emploi actuel du concept. Ils s’intéressent respectivement à la transsexualité et à l’intersexualité, dans une perspective pathologisante; Money distingue le sexe du genre (qu’il considère comme la dimension psychologique du sexe) et Stoller distingue, quant à lui, genre et sexualité.
Comme l’écrit Eric Fassin, « l’invention « psy » du genre va rencontrer l’entreprise féministe de dénaturalisation du sexe » résumée par la formule de Simone de Beauvoir citée ci-dessus (cf référence en fin d’article). Dans les années 1970, il est adopté et surtout adapté par des théoriciennes féministes, notamment par la sociologue britannique Ann Oakley, dont les recherches portent sur le travail domestique des femmes. C’est elle qui introduit le terme dans le champ des études féministes qui émerge à la même époque.
Les études de genre naissent des études féministes, récentes mais déjà bien constituées. Elles s’institutionnalisent aux Etats-Unis dans les années 1980. A la même époque, cependant, les études féministes peinent à s’imposer en France en raison du stigmate de « science militante ». Les recherches sur les femmes existent et se portent bien, mais pas en tant que champ autonome. De nombreuses chercheuses féministes regardent avec méfiance le concept de « genre », considéré comme une importation américaine; il s’est cependant largement imposé depuis les années 2000.
Cette rapide rétrospective est destinée à insister sur le fait qu’il ne faut surtout pas oublier l’origine féministe du concept. On ne peut pas concevoir le genre sans le féminisme. Pourtant, il reste toujours de nombreuses féministes qui n’acceptent pas le genre; nous tâcherons plus loin de comprendre pourquoi. D’abord, je voudrais résumer les apports du concept de « genre » à la pensée féministe.
Intérêt du genre pour le féminisme
Le concept de « genre » permet d’abord de décrire des relations sociales fondées sur l’appartenance à la catégorie « homme » ou « femme ». Mais il ne faut pas s’en tenir à cet aspect relationnel: la relation n’est en effet pas symétrique mais hiérarchisée, les valeurs, représentations et comportements associés au masculin étant considérés comme supérieurs à ceux associés au féminin.
Le genre permet donc de rendre compte et d’expliquer la domination masculine à l’oeuvre dans de très nombreux aspects de la vie sociale et permettant aux hommes de profiter, en tant que groupe, du rapport hiérarchique entre masculin et féminin.
En outre, l’explication que permet le concept de « genre » ne repose pas sur des caractéristiques supposément « naturelles » des hommes et des femmes. Cela signifie que la féminité comme la masculinité ne sont pas des données de nature mais des constructions sociales: on ne naît ni femme, ni homme, on le devient. Depuis la parution du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir, le féminisme a largement dénoncé l’utilisation de l’argument de la « Nature » pour justifier la domination masculine. La possession de tel ou tel attribut sexuel (qu’il s’agisse des organes reproducteurs, des chromosomes ou de toute autre caractéristique sexuelle) ne détermine pas le genre. Celui-ci est assigné à la naissance en fonction des caractéristiques sexuelles observée, mais ce n’est pas le fait que les femmes cisgenre auraient un vagin ou une pilosité peu développée qui explique qu’elles ont été privées de tout pouvoir pendant des siècles et qu’aujourd’hui encore, elles soient moins payées à niveau égal que les hommes ou forment la majorité écrasante des victimes de viol.
L’argument de « nature » est utilisé principalement de deux façons (je mets le terme entre guillemets car il n’a en fait que peu à voir avec une hypothétique nature). La première consiste à arguer de l’infériorité naturelle des femmes pour justifier leur domination; il a marché pendant des siècles mais, pour des raisons évidentes, est difficile à utiliser aujourd’hui. Le deuxième, plus subtil, reste très courant. Il consiste à insister sur la différence « naturelle » entre les sexes, présentée en même temps comme une complémentarité, qui se prolongerait dans la sphère sociale. Le sexe masculin et le sexe féminin se complètent dans la reproduction, leurs rôles sociaux devraient donc refléter ce donné naturel.
Le concept de « genre » permet donc de rendre compte de la subordination systématique des femmes en tant que groupe en insistant sur les dynamiques sociales qui rendent cette domination possible et la perpétuent. Cette explication ne se contente pas de renverser la rhétorique du dominant, fondée sur l’argument de « nature », en mettant en avant des « caractéristiques spécifiques » des femmes, qu’il faudrait célébrer et préserver. C’est là le principal point d’achoppement entre féministes pro- et anti-genre.
Arguments des féministes anti-genre
Tout d’abord, le mouvement de dénaturalisation (au sens de dénonciation de l’argument de « nature » tel que je le décris ci-dessus) n’est pas une caractéristique de tous les féminismes. Il distingue la tendance féministe constructionniste, héritière de la pensée de Simone de Beauvoir. La tendance essentialiste, ou naturaliste, repose sur l’inversion rhétorique dont je viens de parler. L’idéologie de la différence n’est pas récusée mais adaptée aux besoins d’une certaine conception du féminisme, qui repose sur l’éloge de la féminité, et notamment de la maternité, comme manière de contrer la dévalorisation du féminin dans les sociétés patriarcales. Les féministes essentialistes insistent aussi sur l’existence d’une société matriarcale originelle, dont on sait aujourd’hui qu’elle est un mythe.
On voit donc en quoi le concept de « genre », intrinsèquement constructionniste, entre en contradiction avec ce courant de pensée.
Le genre est aussi rejeté par certaines féministes radicales qui lui reprochent d’invisibiliser à la fois les femmes et la domination masculine. On ne parlerait en effet plus de la domination des hommes sur les femmes mais du genre, ce qui contribuerait, au finale, à faire disparaître à nouveau les femmes comme sujets politiques et les hommes comme bénéficiaires du patriarcat et acteurs de la domination. Les études de genre considèrent cependant que l’on ne peut pas parler de domination exercée sur les femmes sans envisager celle-ci comme relation et comme processus social, et sans envisager la façon dont elle est systématiquement construite et maintenue au quotidien. De plus, les études de genre reposent sur le principe que l’on ne peut rendre compte du statut des femmes dans la société sans parler de masculinité et la prendre pour objet d’étude. Cela ne revient pas à égaliser féminin et masculin mais, comme je l’ai écrit plus haut, à envisager les relations asymétriques (et non-univoques) qui existent entre les deux groupes.
Le concept est enfin critiqué à cause de son absence supposée de dimension politique. Parler de « recherches sur le genre », par exemple, aurait une portée politique moindre que de parler de « recherches sur les femmes ». Je considère cependant que les débats actuels suffisent largement à prouver le caractère éminemment politique et même subversif du concept de « genre ».
On peut trouver un exemple d’argumentation féministe contre le genre dans le dernier livre de Sylviane Agacinski, Femmes entre sexe et genre. Je n’ai lu que des extraits de son livre et ne le critiquerai donc pas dans le détail. Je constate cependant que ses propos sur la « différence sexuelle » qui serait devenue « tabou » à cause du genre, ne se distinguent guère de ceux des militant·e·s anti-Gender que par le positionnement féministe de leur auteure. Ses propos sont d’ailleurs repris par des individus et des groupes antiféministes et homophobes, trop contents de trouver une alliée féministe, ce qui devrait tout de même lui poser question.
(Presque) Conclusion
Je conclurai de manière quelque peu décousue, complètement éhontée et parce que je déteste conclure par de l’autopromo. Le laboratoire junior GenERe, auquel j’appartiens, organise le 19 mars à l’ENS de Lyon une conférence intitulée « Mauvais genre ? », destinée à faire le point sur la controverse actuelle et, surtout, à servir de cours d’introduction aux études de genre. Je serai l’une des deux intervenantes. La conférence est ouverte à tou·te·s, dans la limite des places disponibles et sous réserve d’inscription préalable. Pour plus de détails, vous pouvez consulter le site du labo. Faites vite, plus de la moitié des places est déjà partie.
Anne-Charlotte Husson

Le continuum du male entitlement

Colette Guillaumin, dans un article sans complaisance (« Pratique du pouvoir et idée de Nature (1). L’appropriation des femmes », Questions féministes n°2), parle de l’« accaparement » des femmes par les hommes dans l’idée de bénéficier de services sexuels, domestiques ou reproductifs. Vous aurez reconnu la putain, la servante et la maman. Le texte date de 1978, à peine treize ans après que les femmes ont conquis le droit de travailler ou d’ouvrir un compte bancaire sans demander à leur mari, et alors que le viol conjugal n’est pas encore reconnu comme tel. Quand on s’aime un jour, on doit dire oui tous les jours… Seules des violences « graves et répétées » (attention à la conjonction de coordination) peuvent être considérés comme des torts. Pour le reste, on aura compris que le mariage était un système de mise à disposition de l’un-e à l’autre, soit dans la pratique des femmes aux hommes. Pour lire la suite, c’est par par ici : Le continuum du male entitlement – Mon blog sur l’écologie politique.

Genrer le capitalisme

Nous citons ci-après un extrait de Genrer le capitalisme, un article de Denis Colombi, sociologue, paru sur son blog « Une heure de peine… ». En fait, il s’agit de la conclusion. Mais celles et ceux qui voudraient lire l’ensemble du texte (très intéressant) peuvent aller voir par ici.

[…] Ce qui importe ici, c’est bien de pouvoir genrer le capitalisme. Celui-ci a tendance a être présenté comme une force naturelle et impersonnelle – il en va très largement de même pour la mondialisation. On voit pourtant ici qu’il s’agit en fait d’une force masculine, c’est-à-dire travaillée par la définition d’une certaine masculinité. Les institutions du capitalisme, jusqu’aux plus basiques, ne sont pas simplement le produit de rapports d’exploitation entre classes sociales mais aussi de rapports entre les genres, et entre les différentes définitions de chaque genre. Pour prendre un exemple très simple, ce que nous appelons « travail » laisse encore largement de côté tout un ensemble d’activités productives domestiques réalisées majoritairement par des femmes… Derrière la force impersonnelle se cachent en fait des enjeux et des intérêts tout à fait situés. Faire un sort à l’idée que le capitalisme est naturel et neutre, c’est aussi prendre en compte la façon dont il est l’expression d’intérêts de genre… Et on pourrait aller plus loin en notant que les grands dirigeants du capitalisme mondial sont aussi majoritairement des occidentaux blancs…

Il n’est pas rare que les féministes se voient opposer l’argument selon lequel les inégalités qui frappent les femmes sont le produit du capitalisme et sont donc destinées à disparaître avec celui-ci. Proposition d’où l’on tire généralement qu’il est nécessaire de se concentrer sur la lutte contre le capitalisme et la lutte des classes et de laisser de côté la lutte contre le patriarcat. En s’appuyant sur l’analyse de Acker, on peut comprendre qu’il y a une autre façon, bien plus riche, d’articuler ces éléments : faire la critique du capitalisme comme force masculine, c’est bien ouvrir une brèche dans celui-ci, le restituer comme une construction historique, située et non-universelle. C’est aussi se donner les moyens de penser des relations économiques nouvelles, différentes, non-capitalistes – et ce d’autant plus que, dans la lutte des classes, les belligérants peuvent avoir, selon une lecture simmelienne, certains intérêts communs à amender le système plutôt que de le transformer. Plutôt que d’attendre le grand soir qui abattra d’une même pierre capitalisme et patriarcat, c’est prendre conscience que la critique féministe est une critique anticapitalisme. Si ses alliés se voilent parfois la face, ses adversaires, eux, l’ont bien compris…

Les « Autres » et la violence des Uns, chap. II : Le rose ou le bleu, je ne choisis pas!

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LES « AUTRES » et la violence des uns, Chapitre II

Rose ou Bleu, je ne choisis pas. Le genre comme mode de domination

Forcalquier, du 18 au 29 novembre 2014

Programme détaillé ci-dessous.

Un événement organisé par La Boîte à Ressort en collaboration avec Agate, armoise et salamandre : projections, débats, ateliers au collège Henri Laugier, expositions, spectacles.

Et si chaque être humain pouvait exprimer sa sensibilité et se comporter librement, sans être assigné à un sexe et aux rôles sociaux correspondants ? Et si, en dehors des cases mâle/femelle, existaient des myriades de possibles… laissant ainsi la place aux différences et à l’ambiguité génitale ? Et si la féminité et la masculinité étaient contestées, quelle place serait donnée à la créativité dans la construction de nos identités ? Et si nous dépassions le champ de nos certitudes au delà de l’hétéro-normalité, quelle importance accorderions-nous à la norme ? Et si chaque être humain pouvait s’adresser aux autres, sans considération de sexe ? Est-ce que cela contribuerait à mettre fin aux discriminations, violences et souffrances multiples, qu’elles soient écrasantes ou subtiles ? C’est la compilation de ces nombreux si – et de tant d’autres – qui ont donné l’envie à différentes personnes de croiser leur regards pour questionner le genre comme mode de domination.

Pour ce deuxième chapitre « Les Autres et la violence des uns », la Boîte à Ressort et Agate, Armoise et Salamandre ; en partenariat avec Radio Zinzine, la Miroiterie et de nombreu·x·ses complices vous invitent à explorer les constructions sociales qui s’érigent autour de la question du genre. Ouverte à toutes les singularités, cette programmation colorée invite chacun·e à cheminer sur ce vaste chantier. Entre rencontres, discussions, ateliers, projections et spectacles ou encore expositions, vous y piocherez comme dans une caisse à outils.

 

 

Du 18 au 29 novembre  De 09h à 17h   Couloir de la salle Pierre Michel // FORCALQUIER   Entrée libre

Exposition – L’égalité c’est pas sorcier

Expo réalisée par la Ligue de l’enseignement. De la grammaire – et son rôle dans la représentation des genres (le masculin l’emporte sur le féminin) – à la liberté sexuelle en passant par l’égalité professionnelle, cette exposition aborde les idées reçues communément partagées dans l’opinion publique. À ces idées reçues s’oppose la complexité de la réalité permettant d’aborder des pistes d’actions individuelles et collectives.

 

Mardi 18 novembre    De 10h à 17h      Grand Carré // FORCALQUIER    Participation libre

Séminaire – Capitalisme et Patriarcat

À partir de l’ouvrage de Silvia FEDERICI, Caliban et la sorcière – paru aux éditions Entremonde – cette journée de réflexion permettra de revisiter ce moment particulier de l’histoire qu’est la transition entre le féodalisme et le capitalisme, en y introduisant la perspective particulière de l’histoire des femmes. Ouvert à tous et toutes. Sur inscription.

 

 

Mardi 18 novembre 18h00  Maison de la famille // FORCALQUIER   Entrée libre

Groupe de Parole – Quelles attitudes genrées avec les enfants ?

Nous adressons-nous aux enfants de la même façon, quel que soit leur sexe ? Comment laisser place à l’expression de leur personnalité au-delà de ce clivage fille/garçon ? Bienvenue à tou·te·s, parents, grands-parents, futurs parents ou bien pas parents du tout ! pour partager nos vécus et nos questionnements. Événement proposé par l’association NAISSANCES. Accueil prévu pour les petit·e·s le temps des discussions.

 

 

Mercredi 19 novembre  18h00 Caves à Lulu // FORCALQUIER   Participation libre  20h00 Apéro / Repas  20h30 Reprise des projections

Projection – Tomboy // 84′ // 2011

Fiction de Céline SCIAMMA – France. Laure, 10 ans, arrive dans un nouveau quartier et se présente aux autres enfants comme Michael. Elle profite de sa nouvelle identité comme si la fin de l’été n’allait jamais révéler son troublant secret. Bande-annonce.

Documentaire sonore – Dans la peau de la panthère // 19′ // 2012

D’Agathe SIMENEL – France. Anne-Gaëlle est une femme de 65 ans. Elle partage ici quelques aspects de son histoire, de son rapport au monde et de ses représentations de la féminité et de la masculinité. Ceci nous amène progressivement à saisir ce qui a motivé sa transformation.

Projection – Ma vie en rose // 88′ // 1997

Une fiction belge d’Alain BERLINER. L’histoire de Ludo, 7 ans, qui préfère être une fille. Emmené par PAM sa poupée, il part dans des rêveries au grand dam des adultes qui l’entourent. Bande-annonce.

La soirée se poursuivra par une discussion

 

Jeudi 20 novembre  19h00  École Buissonnière // MONTJUSTIN   Participation libre  Repas sur réservation, projection à 20h30                 

Projection – Le dernier été de la Boyita // 90′ // 2010

De Julia Solomonoff – Argentine, VOSTF. Cet été tout est différent, les parents de Jorgelina se sont séparés. Elle part à la campagne avec son père, en quête de Mario, le fils des paysans voisins. Ensemble, il et elle découvrent les mystères, de leurs identités sexuelles. Bande-annonce. Réservations pour le repas au 04 13 37 06 00

 

Vendredi 21 novembre 18h30  Caves à Lulu // FORCALQUIER   Entrée libre

Rencontre – Projections – Présentation du livre La Cissexualité, ce douloureux problème : quand les minorités viennent nommer et questionner la norme.

Naiel, l’auteurE, présente son livre paru en autoédition. Diffusion de deux courts-métrages : Chères personnes cisgenres – 6′ – de Jayrôme C. Robinet ; Identités Remarquables – 30′ – d’Emmanuelle Vilain et Nathalie Lepinay. La rencontre sera suivie d’un apéro-repas à prix libre

 

Vendredi 21 novembre 20h00 Maison de la famille // FORCALQUIER  Entrée libre         

Groupe de parole – Être parent au-delà de la répartition papa/maman ?

Au père l’autorité… à la mère l’affection. Ces clichés n’ont plus lieu d’être… Où en sommes-nous aujourd’hui de cette répartition des rôles ? Bienvenue à toutes et tous, parents, grands-parents, futurs parents ou bien pas parents du tout ! pour partager nos vécus et nos questionnements. Les échanges seront précédés par la diffusion d’un court-métrage Identités sexuées dès la naissance – 9′. Événement proposé par l’association NAISSANCES. Accueil prévu pour les petit·e·s le temps des discussions

 

Du 22 au 23 novembre  De 15h30 à 18h   Salle et commune seront communiquées ultérieurement.   Participation libre         

Atelier – Radio en partenariat avec Radio Galère (Marseille) et Radio Zinzine // Prends le pouvoir, prends le micro

Non mixte meufs, gouines, trans. Création d’un bêtisier sur la question du genre : la norme, les rôles attribués et les stratégies. Samedi : prise de son et création d’objets sonores. Dimanche : préparation d’une émission de radio diffusée le jour même de 17 à 18h. Sur inscription

 

Du 22 au 23 novembre De 9h30 à 17h30 Salle polyvalente // NIOZELLES   90/60/30 €        

Stage – Autodéfense // Association RIPOSTE

L’autodéfense permet d’acquérir des moyens de se défendre,de PRÉVENIR les agressions, de prendre conscience de sa force et de (re)prendre CONFIANCE EN SOI. Apprendre à RIPOSTER lors de harcèlements ou d’agressions,
qu’elles soient physiques, verbales, psychologiques ou sexuelles, par des proches ou des inconnus.
Ouvert à toutes, tous les âges, toutes conditions physiques. 
Animatrices diplômées de RIPOSTE, issue du programme ACTION du Centre de Prévention des Agressions de Montréal.Sur inscription avant le 15 novembre – Engagement sur les deux jours – 15 places disponibles. Non-mixte femmes.

 

Du 22 au 28 novembre Espace Boris Bojnev et Caves à Lulu // FORCALQUIER    De 10h à 13h et de 15h à 19h Vernissage le samedi 22 novembre à 18h. Entrée libre

Exposition Collective

NAIEL – Destroy gender or Fucking gender, pour une société non binaire – Photographies et installations ; ULLA LUTZ – Images, Constructions, Flash ! – Installation et happeningue ! ; CHA – Les mains Négatives – Photographies ; MYRIAM BLAUSTEIN – Seins-thèses mammaires – Installation ; Collectif Corps et Politique – Le genre en questions – Mix

 

Samedi 22 novembre 20h Caves à Lulu // FORCALQUIER Participation libre Apéro-repas, projection 21h

Projection – L’ordre des mots // 75′ // 2009

France – De Cynthia et Melissa Arra. Ce documentaire donne la parole à des personnes trans’ et intersexe dont la quête d’identité de genre se trouve entravée par les normes établies. Leur résistance s’exprime par la recherche d’outils de savoir, par des corporalités et sexualités hors des schémas conventionnels. Présentation en ligne. La soirée se poursuivra par une discussion.

 

Dimanche 23 novembre 16h Maison du patrimoine // MANE 4 et 2 € ( de 20 ans) – à partir de 14 ans

Projection – la Miroiterie fait son Ciné-Mane – Espace // 14′ // 2014

Court métrage d’Eléonore Gilbert – France. Une petite fille explique comment, dans la cour de son école, la répartition des espaces de jeu entre filles et garçons lui semble problématique.

suite … Ciné-Mane – Louise, son père, ses mères et ses sœurs // 56′ // 2004

Un documentaire de Stéphane Mercurio et Catherine Sinet – France – à la rencontre d’une famille bien curieuse : Françoise et Gérard, trois enfants. Sybille et Sylviane, désirant un enfant, ont demandé à leur amie Françoise de leur prêter Gérard, son mari. Louise a aujourd’hui 19 ans. Comment se sont-ils·elles débrouillé·e·s avec tout ça? Suivi d’un goûter et d’une discussion. Soirée organisée en collaboration avec La Miroiterie.

 

Lundi 24 novembre 20h30  Caves à Lulu // FORCALQUIER Participation libre

Projection – Un jour comme les autres dans la vie d’une camionneuse // 11′ // 1995

De Lorri Millan et Shavna Dempsey – Canada, VOSTF. Ce corps qui nous aliène et nous définit… rien n’est simple quand on n’entre pas dans les critères de la séduction. Une camionneuse baraquée trouve la passion ainsi qu’une raison de vivre.

Suivi de… – Fucking Åmål // 89′ // 2000

De Lukas Moodysson – Danemark-Suède – film fiction en VOSTF. Bande-annonce. Fucking Åmål est le surnom qu’Elin, 14 ans, donne à la petite ville suédoise où elle vit. Elle s’y ennuie terriblement. Elle a beaucoup de succès avec les garçons, contrairement à Agnès, 16 ans, bien marginalisée. Secrètement celle-ci tombe amoureuse d’Elin. Que va-t-il se passer entre les deux ?

 

Mardi 25 novembre De 16h15 à 17h15 jardin public // FORCALQUIER Tous publics / jeune public Entrée libre

Bib’ de rue – Croq’Livres et sa mallette de livres dégenrés

L’occasion de passer un moment autour de la lecture, de ramener vos livres et d’en emprunter.

 

Mardi 25 novembre 18h30 Cinéma le Bourguet // FORCALQUIER  Tarifs habituels   

Projection – Love is strange // 98′ // 2014 (sortie nationale)

Film fiction de Ira SACHS. Après 39 ans de vie commune, George et Ben décident de se marier. Mais, au retour de leur voyage de noces, George se fait subitement licencier. Qu’adviendra-t-il de leur union, de leur vie ? Bande-annonce.

 

 

Mercredi 26 novembre 15h30 Salle polyvalente // SAINT-MICHEL L’OBSERVATOIRE Enfants à partir de 6 ans Adultes : 10 / 7 / 5 € Enfants : 7 / 5 / 3 €

Spectacle – Je n’ai absolument pas peur du loup // 40′

Ce spectacle de gestes et de marionnettes – présenté par la compagnie Jeux de mains Jeux de vilains – détourne les contes de notre enfance : La Chèvre de Monsieur Seguin d’Alphonse Daudet et Pierre et le loup de Sergueï Prokofiev. Une forme originale et minimaliste qui fait appel à l’imagination du public. C’est en s’appuyant sur la figure du loup que petits et grands seront invités à questionner leurs propres peurs, réelles ou fantasmées. Événement organisé en partenariat avec l’association des parents d’élèves APESMOLALA. Suivi d’un goûter. En présence de Croq’Livres et sa Bib de rue.

 

Mercredi 26 novembre 19h00  Café du cours // REILLANNE Au chapeau         

Projections de courts métrages surprises

 suivies de…

Spectacle – Il était une fois de plus // 15′            

Théâtre d’objets et de marionnettes – présenté par la compagnie Jeux de mains jeux de vilains – qui s’amuse avec les valeurs désuètes des contes traditionnels. Il était une fois de plus parle de sexualité, que l’on voudrait à la fois débridée et pure. Repas sur réservation au 04 92 76 53 84.

 

 

 

 

 

 

 

 

Jeudi 27 novembre 19h30 Salle Pierre Michel // FORCALQUIER Participation libre (repas et conférence) Apéro-repas – conférence à 20h30  

Conférence – Hélène NICOLAS // La notion de genre expliquée à mon escargot

Hélène Nicolas – socio-anthropologue, université Rennes 2 – propose, à travers une conférence interactive, de définir le concept de « genre ». Nous verrons ce que les études de genre (en sociologie, anthropologie, neurobiologie…) apportent aux questions suivantes : les différences de comportement entre les femmes et les hommes sont-elles biologiques et/ou sociales ? Ces différences entraînent-elles forcément des inégalités entre les sexes ?

 

 

 

Vendredi 28 novembre 18h00  Espace Culturel Bonne Fontaine // FORCALQUIER Participation libre

Conférence – Colyne HENRIQUES // Contre les jouets sexistes

Aux petites filles les dînettes, les poupons, les robes de princesse et les machines à laver miniatures… comme maman ! Aux petits garçons les ateliers de bricolage, les personnages musclés et les jeux de conquête… comme papa ? Colyne HENRIQUES – éducatrice de jeunes enfants – s’appuie sur l’ouvrage collectif Contre les jouets sexistes paru aux éditions L’échappée pour révéler l’ampleur de la discrimination sexiste que subissent les enfants et la manière dont se construisent le masculin et le féminin au travers des jouets et de leurs usages. Accueil prévu pour les petit·e·s pendant la conférence.

 

Vendredi 28 novembre 20h00 Espace culturel Bonne Fontaine // FORCALQUIER Repas – spectacle à 21h  12 / 8 / 6 €

Spectacle – Hors de ses bras // Théâtre-forum // 90′

Parce que… Parce que l’amour prend de la place dans nos vies. Parce que la construction des genres joue un rôle clé dans nos relations amoureuses. Parce que l’amour peut être source de souffrances et de violences. Et parce qu’en amour il faut aussi pouvoir dire NON. Ce spectacle de théâtre-forum – présenté par la compagnie Les Fées Rosses – est une assemblée. Après 45 minutes de spectacle sensible et engagé, les Fées Rosses font place au Forum, animé par la Jocker. Les spect-acteurs et spect-actrices se saisissent de plusieurs séquences du spectacle et s’essaient sur scène à modifier l’oppression en jeu.

 

 

Samedi 29 novembre De 9h à 12h et de 13h à 15h Salle et commune seront communiquées ultérieurement 40 / 30 / 15 €

Stage – Théâtre-forum animé par « Les Fées Rosses »

Questionner, créer et s’impliquer. Par la mise en place d’outils ludiques, artistiques et interactifs et au travers des techniques du théâtre de l’opprimé-e, nous nous mettrons en jeu pour dénouer, comprendre et s’entraîner à transformer les relations de domination sexiste. Un stage pour expérimenter la démarche et les techniques du théâtre-forum, réfléchir, agir et se renforcer pour faire face à l’oppression. Ouvert à tou·te·s quelque soit votre expérience. Sur inscription. Accueil prévu pour les petit·e·s de 15h00 à 00h00 – Espace de jeu et de repos.

 

Samedi 29 novembre Espace Bonne Fontaine // FORCALQUIER

de 15h00 à 17h, + temps « non-mixte femmes » de 17h à 18h  Entrée libre

Table ronde // Les femmes dans le bâtiment

En présence du groupe Batwomen (Marseille) et d’autres bâtisseuses. La discussion démarrera à la suite de la diffusion du documentaire de Latifa Sayadi, Queens of Iron – 17’, allemand sous titré anglais (traduction en direct). Quatre ferronnières témoignent de leur expérience. Armée de réserve pour le capital ? Choix de vie de travailler la matière… Analyses et stratégies pour ne pas subir et se faire une place dans un monde d’hommes ? Échanges et partages d’expériences vécues. En direct avec le studio mobile de radio Zinzine 

de 16h00 à 18h  À partir de 14 ans Entrée libre

Grand jeu // « Quizz du genre »

Jeu de plateau pour s’essayer au repérage des stéréotypes de genre réalisé en connivence avec la Ludobrousse et Agate, Armoise et Salamandre.

Pass Soirée Spectacles & soirée costumée : 20 / 15 / 10 €

19h00                                          

Spectacle – (s)EXISTE // Théâtre d’ombres, marionnettes, acrobaties // 45′

 » Là où ça converge « . Illustration d’une réflexion sur les stéréotypes de genre. En ombres, en marionnettes, en l’air, en cintres, en jeux de rôles… Entre autres ! Au début tout était bien codé, bien ordonné. Bien défini dans l’espace. Les corps bien civilisés, droits dans leurs costumes : triés, classés, étiquetés. Prêts à défiler sur leurs cintres. Mais elles ils sont revenus : les mal-loti·e·s, les opprimé·e·s, les subordonné·e·s, les moches, les poilu·e·s, les hors-normes, les indéfini·e·s, ni roses, ni bleu·e·s, les rebelles de la révolution violette.

20h00  Apéro-repas

21h00       

Chanson à prétextes – Ursula la la // 30′

L’intitulé du spectacle, le contenu des chansons… tout est dit ! Les Ursula la la vous invitent simplement à venir les écouter.

Suivi de …

Spectacle – Infidel Castra // 45′

Dans la famille des bons-à-rien qui se la pètent, il est aujourd’hui de notoriété internationale qu’Infidel Castra est un arbre généalogique à lui seul. Nous confirmons officiellement qu’Infidel Castra chante comme une pédale et danse comme une vraie tapette. Ses textes sont politico-érotico-révolutionnaires. Nous ne sommes plus très loin du miracle.

Suivi de…

Spectacle – Wernera Veranda // Clown Bouffon // 45′

Spectacle féministe drôle et tragique mêlant la folie de ce personnage bouffonesque qui tentera – au cours de sa sconfaitrance – de nous présenter le sexe biologique femelle. Pas si simple car WERNERA rencontrera sur son chemin sinueux plusieurs personnages qui l’éloigneront du sujet.

Et pour finir

Soirée Costumée – D-Jayttes // Ose le personnage que tu ne sors jamais

Clôture festive

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À Propos des prix

PARTIPATION LIBRE : Pour favoriser l’accès à toutes et tous, nous proposons que chacun·e donne selon ses possibilités financières, dans une logique solidaire.

FOURCHETTE TROIS PRIX : Le tarif haut correspond au coût réel du spectacle, et les deux autres permettent l’accessibilité aux petits revenus (sans justificatifs); à vous de vous positionner.

NB : Cette manifestation voit le jour grâce à une forte implication de nombreuses personnes, nous avons aussi besoin de votre soutien pour arriver à l’équilibre financier. Merci pour votre générosité !

Infos et réservations

La Boîte à Ressort : contact@laboitearessort.com // 04 92 72 38 35

 

Hébergement : Office de tourisme 04 92 75 10 02

Les lieux :

Café du cours : Cours Thierry d’Argenlieu – 04110 Reillanne // 04 92 76 53 84réservations pour le repas du mercredi 26

Caves à Lulu & Centre d’Art Contemporain Boris Bojnev : Rue d’orléans – 04300 Forcalquier

Cinéma le Bourguet : Place du bourguet – 04300 Forcalquier

Espace culturel Bonne Fontaine : Quartier Bonne Fontaine – 04300 Forcalquier

Grand Carré : Bd des Martyrs – 04300 Forcalquier

L’École Buissonnière : Le village – 04110 Montjustin // 04 13 37 06 00 – réservations indispensables pour le repas du jeudi 20

Maison du patrimoine : Avenue de la Bourgade – 04300 Mane

Salle Pierre Michel : Place du Bourguet – 04300 Forcalquier

Salle polyvalente Saint-Michel L’Observatoire : Le village – 04870 Saint-Michel L’Observatoire

Salle polyvalente de Niozelles : Place du village – 04300 Niozelles

 

Inscriptions au séminaire et aux ateliers // autodéfense // radio // groupes de paroles

De préférence par courriel (en précisant dans l’objet: « SÉMINAIRE ») : agate.etc@riseup.net ou par téléphone au 06 18 56 28 09

Ateliers en milieu scolaire

En parallèle à la manifestation, des ateliers sont menés en milieu scolaire afin de mettre en lumière les comportements sexistes et d’explorer la question du genre.

Retrouvez toute une bibliographie sur la thématique à la librairie La Carline

 

Manifestation réalisée avec le soutien de la communauté de communes Pays de Forcalquier-Montagne de Lure

 

 

Contacts

contact@laboitEaressort.com

agate.etc@gmail.com