Partie 1 : Introduction Partie 2 : Un beau corps féminin est un corps qui n’occupe pas trop d’espace Partie 3 : Un beau corps féminin se déplace avec difficulté Partie 4 : Un beau corps féminin est…
Une femme géante dans Istanbul
Imaginez une boule de neige qui dévale une colline, et qui devient une avalanche. Là, c’était une boule de feu, une boule d’énergie qui devenait une « vague humaine » comme vous dites en France. Une vraie celle-ci ! Des femmes de tous âges, toutes de belles personnes y mettant leurs tripes. Un cri qu’aucune oppression, aucune menace, ne peut museler. Un défi d’une force inouïe, une force indomptable par aucun pouvoir liberticide. Allez-voir la suite par ici, ça vaut le détour!
Une manifestante féministe arrêtée pour le port d’un T-shirt BDS
Manifestation du 6 mars 2016 – Paris : Puissance féministe et répression politique
Plusieurs milliers de manifestantEs ont défilé ce dimanche 6 mars, de Belleville à l’Hôtel de Ville, affirmant ce que les femmes et minorités de genre sont : des putains de féministes !
Autodéfense collective contre les violences de l’État et des hommes*, solidarité féministe entre touTEs, égalité des droits… Les slogans contre le sexisme, la transphobie, la lesbophobie, le racisme, l’islamophobie, la guerre et l’État d’urgence, ont résonné tout le long du parcours.
Une collecte y a également été faite afin de financer le festival (récoltant plus de 600€) mais, aussi, les frais de justice du Collectif 8 Mars pour TouTEs, attaqué pour diffamation par la Maire du XXeme Frédérique Calandra, pour avoir osé soutenir Rokhaya Diallo.
Au cours de cette manifestation la police s’est attaquée à cette force collective qui se déployait dans les rues parisiennes. A l’angle de la rue Réaumur et de la rue Saint Martin, des policiers en civil et en uniforme ont arrêté une manifestante dans son cortège. Pourquoi ? Parce qu’elle arborait un T-shirt de la campagne Boycott Désinvestissement Sanction contre l’apartheid israélien : « Boycott Israel Apartheid ».
La manifestation a stoppé sa progression pendant une heure, rassembléEs en masse devant le commissariat pour exiger sa libération : cette stratégie a payé, la manifestation a obtenu sa libération.
La manifestante est maintenant convoquée au commissariat du 3eme, lundi 14 mars à 14h pour répondre d’ « incitation à la haine en raison de l’origine par écrit« .
Le soutien des manifestantEs a été sans faille dans la rue et ne s’arrêtera pas là.
La campagne BDS France a déjà été contactée et la mobilisation de solidarité s’organise pour assurer le soutien politique et militant nécessaire à la manifestante.
Le Collectif 8 mars Pour TouTEs tient également à alerter l’ensemble du mouvement social et militant : cette arrestation en pleine manifestation est des plus inquiétantes quant à la politique de criminalisation des luttes politiques. A travers cette arrestation, la police montre encore une fois qu’elle se sent en toute confiance sous l’autorité de ce gouvernement. L’État policier, la répression politique et raciste ne cessera que par un rapport de force offensif et intraitable : notre solidarité doit être sans faille, nous y appelons aujourd’hui plus que jamais.
Playlist de la #ManifBelleville
Le Collectif 8 mars Pour TouTEs, lundi 7 mars 2016, Paris
* Nous nous référons ici aux hommes cisgenres, c’est à dire assignés garçons à la naissance et qui se définissent toujours ainsi (comme « homme »)
Les mots tuent
lesmotstuent
Source: Les mots tuent
Ottawa croit qu’il y a plus que 1200 femmes autochtones assassinées ou disparues | ICI.Radio-Canada.ca
La collection féministe d’Isabelle Cambourakis, entre militantisme et édition
Début 2015, Isabelle Cambourakis créait, au sein de la maison éponyme, une collection intitulée Sorcières. En faisant ressortir de l’oubli des textes américains des années 70, elle envisageait cette activité éditoriale comme un prolongement de son propre investissement. Comme un bilan de cette première année éditoriale, elle retrace avec nous cette aventure entre militantisme et édition et nous offre déjà de beaux titres qui recentrent les questionnements sur la place du corps des femmes.
La suite par ici.
Quand les élites mondiales récupèrent le féminisme
Un article de Hester Eisenstein. Traduction inédite, en français, pour le site de la revue Ballast.
Tout au long de ce texte, la féministe et socialiste américaine Hester Eisenstein, auteure de l’essai Feminism Seduced: How Global Elites Use Women’s Labor and Ideas to Exploit the World, se penche sur l’usage éhonté que les grandes entreprises et autres industries font des discours et des principes féministes afin de renforcer, un peu partout, les politiques néolibérales. Sous couvert d’émancipation et de libération perdure l’exploitation, celle de millions de travailleuses. La lutte féministe, insiste l’auteure, ne se mènera jamais « à titre individuel ».
Depuis la publication de mon livre, on me demande régulièrement ce que signifie l’expression « la séduction du féminisme ». Qui a séduit le féminisme, et pourquoi ? Voilà une question complexe, qui requiert la prise en considération de plusieurs choses. Aux fins de cet article, j’en soulignerai deux. D’abord, « la séduction du féminisme » se réfère à la prolifération d’un recours aux femmes comme main-d’oeuvre bon marché dans les zones franches industrielles (dites ZFI). À cette idée s’ajoute le fait que ce sont les femmes, plutôt que les programmes de développement étatiques, que l’on cible pour éliminer la pauvreté dans les pays en voie de développement. Le patronat, les gouvernements et les grandes institutions financières internationales, comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, ont tous épousé l’un de ces préceptes fondamentaux du féminisme contemporain — le droit des femmes au travail rémunéré —, afin de justifier l’emploi majoritaire de femmes dans lesdites zones. Et ce malgré les conditions de travail déplorables et la nature extrêmement dangereuse de ces emplois. La mondialisation de la production manufacturière a facilité la sous-traitance des emplois dans les usines de fabrication de vêtements, de souliers, de l’électronique et de plusieurs autres secteurs manufacturiers dans les pays du Sud où les salaires sont extrêmement bas. La majorité de ces emplois se situent dans les ZFI : des zones de libre-échange dont la caractéristique principale est d’exempter les entreprises de l’obligation d’avoir à instaurer des mesures de sécurité et santé au travail, de taxation, de conditions de travail et de droits de douane. Ces zones encouragent le recours par les employeurs à des mécanismes allant à l’encontre des droits des travailleurs, tout en fournissant aux investisseurs étrangers une main-d’oeuvre docile… essentiellement féminine.
Lire l’intégralité du texte: c’est par ici!
WWA « STRAIGHT OUTTA CHICAGO » OFFICIAL VIDEO – YouTube
Les Gracieuses : un film de Fatima Sissani en projection à Forcalquier
En collaboration avec Radio Zinzine, Agate, Armoise et Salamandre présente
Les Gracieuses, un film documentaire de Fatima Sissani
au cinéma le Bourguet
le vendredi 3 avril 2015 à 18h30
Prix : 5 euros
La projection sera suivie d’un débat en présence de la réalisatrice
Les Gracieuses
un film de Fatima Sissani / 79 minutes. Six jeunes femmes. Proches de la trentaine.Elles sont nées dans le même immeuble de la cité des Mordacs à Champigny Sur Marne,banlieue ouest. Elles ne se sont pas quittées depuis l’enfance. Une relation fusionnelle. Elles racontent, joyeuses et à toute vitesse, cette amitié presque amoureuse et aussi l’identité,les rapports de classe, la relégation spatiale, sociale….
Pas au nom du féminisme !
Contre un projet d’interdire le port du voile à l’université
(tribune de Julie Pagis publiée dans Libération)
C’est à ce titre que l’exclusion des filles voilées de l’école primaire avait été condamnée par le Conseil d’Etat, lors de la première «affaire du voile» en 1989, comme une forme de discrimination religieuse contraire au principe de laïcité garanti par la Constitution. L’évolution du contexte sociopolitique et la progressive fabrique du «problème musulman» (1) ont rendu possible la remise en cause de cette décision par la loi de 2004 qui interdit le port de signes religieux dans les établissements primaires et secondaires publics. Et l’on assiste, depuis, à une progressive exclusion des femmes portant le foulard de la sphère scolaire et économique (des employées de crèches privées subventionnées, aux mères d’élèves interdites d’accompagner les sorties scolaires par la circulaire Châtel de 2012), au nom d’acceptions toujours plus extensives de la «mission de service public».
La proposition d’interdiction du voile dans l’enseignement supérieur correspond ainsi à une étape supplémentaire du processus de discrimination légale par capillarité analysé par les sociologues Hajjat et Mohammed (1). Si elle a été désavouée par M. Valls (pour l’instant), elle n’en porte pas moins la potentialité d’un racisme et d’un sexisme d’Etat.
Mais d’où vient, et à quoi sert, cette proposition ? Elle n’est pas issue de la communauté universitaire qui n’a jamais constitué cette question en «problème», contrairement à celles du harcèlement sexuel et du sexisme à l’université, de la casse des services publics d’enseignement, de la fermeture des services sociaux et médicaux à destination des étudiants ou encore de l’absence de crèches dans les universités, rappelées dans la pétition susmentionnée.
Ce n’est donc pas dans le champ académique que se situe la genèse de cette proposition de loi, mais dans le champ politique et dans la concurrence qui s’y joue entre professionnels de la politique. Mme Boistard reprend cette proposition, à quelques semaines des élections départementales, à certains ténors de la droite, à des fins électoralistes à peine voilées (sans jeu de mots) : en préemptant la thématique de la stigmatisation des musulmans à ses adversaires (la droite l’ayant déjà reprise au FN), le PS espère récupérer des voix auprès d’un électorat qui ne lui est pas traditionnellement acquis. On ne peut que souscrire au constat d’une déshérence idéologique profonde du PS – analysé dans les travaux de Rémi Lefebvre sur le PS (2) – dans un contexte où cette «gauche» a abandonné ses valeurs et propositions (quid du vote des étrangers aux municipales ? de la PMA ? de la renégociation du traité européen pour privilégier la croissance et l’emploi ?) pour se ranger à l’austérité.
Alors, s’il vous plaît, Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement, ayez au moins la décence de ne pas dissimuler vos errances électoralistes sous le voile du féminisme ! Et n’allez pas crier au loup au soir du 22 mars si d’aventure le FN venait à faire un score élevé : vos politiques d’austérité et de stigmatisation des jeunes des quartiers populaires font le lit de l’extrême droite qui a toujours prospéré sur la misère sociale et la recherche d’un ennemi intérieur, que vous leur servez là, sur un plateau d’argent.
(1) «Islamophobie. Comment les élites françaises fabriquent le « problème musulman »», par Abdellali Hajjat, Marwan Mohammed, La Découverte, 2013. (2) «Les Primaires socialistes : la fin du parti militant», éd. Raisons d’agir, 2011.
Julie Pagis est chercheure en sociologie politique au CNRS.
Lettre ouverte à la Secrétaire d’Etat aux droits des femmes – Madame Pascale Boistard, Secrétaire d’Etat déléguée aux droits des femmes : Non à l’interdiction du voile à l’université – 7 mars 2015
Madame la Secrétaire d’Etat déléguée aux droits des femmes,
Nous appartenons à la communauté universitaire et sommes toutEs en charge d’une mission de service public qui, au-delà de la formation, de l’enseignement supérieur et de la recherche, participe à construire un espace démocratique qui au jour le jour s’invente comme un espace de dialogues, de débats ; un espace traversé d’antagonismes (y compris avec nos présidences et conseils d’administration), mais aussi de solidarités, un espace ouvert sur le monde dont nous héritons en commun, une agora qui se recrée à chaque heure dans nos amphis, dans nos « cafèts », sur nos parvis ou les murs de nos campus, et ce, malgré les conditions matérielles déplorables qui sont celles de nos institutions. S’il y a bien un lieu dans notre République, où la liberté de pensée et d’expression, ou plutôt, le droit de cité se vit ici et maintenant, c’est encore au sein des universités – et même les tentatives qui ont visé à mettre à mal cette liberté autogérée (en envoyant ces dernières années les forces de l’ordre traditionnellement interdites dans nos espaces en cas de conflit, de contestation ou d’occupation), ne sont pas parvenues à nous désespérer de penser la complexité du monde social et les enjeux du vivre en commun, comme à en expérimenter les conditions possibles.
Or, vous ne pouvez ignorer que depuis plus de dix ans le voile, sur lequel vous vous exprimiez encore récemment, est une question qui n’a fait qu’instrumentaliser à moindres frais les droits des femmes au profit de politiques racistes, aux relents paternalistes et colonialistes – définissant pour les femmes de bonnes manières de se libérer, blanchissant une partie des associations féministes en les dédouanant de s’engager contre le racisme y compris dans leurs propres rangs et, inversement, en permettant à des associations dites « communautaires » d’assimiler le féminisme au bras armé de vos politiques islamophobes. La classe politique et votre parti, en exposant aux discriminations les plus brutales des femmes portant le voile (lynchages de jeunes filles, de femmes enceintes et de mères, discriminations à l’embauche, exclusions des écoles publiques, etc.), a fait le lit des nationalismes et doit être tenu pour responsable d’une situation de tension sociale sans précédent.
Vous avez déclaré, en tant que secrétaire d’Etat aux droits des femmes, être « contre le voile à l’université ». Indépendamment de l’inactualité nauséabonde d’une telle prise de position, comment pouvez-vous, « au nom des droits des femmes », vous exprimer contre la liberté et l’égalité entre toutes les femmes ? Comment pouvez-vous considérer qu’il serait pertinent dans ce cadre d’exposer une partie des étudiantes aux rappels à l’ordre des instances dirigeantes des universités ou de quelques mandarins en mal de « mission civilisatrice », pourvus d’un droit discrétionnaire à exclure et à réglementer un droit de cité inaliénable et non négociable ?
Vous acceptez ainsi d’être la porte parole – non pas des femmes – mais d’entrepreneurs de leur seule carrière politique et médiatique, pourvoyeurs de haine et de fantasme. A l’opposé d’une telle rhétorique, en tant que Secrétaire d’Etat déléguée aux droits des femmes, votre mission et votre responsabilité, si vous souhaitez vous intéresser à l’université, seraient pourtant des plus nobles mais aussi des plus considérables : depuis des années, aucune politique publique n’a souhaité financer à hauteur de nos besoins un véritable plan national de lutte contre le harcèlement sexuel et le sexisme à l’université, aucune action efficace, pérenne, n’a visé à lutter contre les exclusions et la paupérisation des étudiantEs ou des personnels administratifs – qui sont en grande majorité des femmes, et qui assurent au jour le jour nos conditions d’études.
Vous voulez œuvrer pour le droit des femmes à l’université ? Remettez en place un service de médecine universitaire digne de ce nom à même de fournir une information et des soins notamment relatifs aux droits reproductifs toujours plus menacés par la « crise » ; assurez-vous que les services sociaux à destination des étudiantEs et des personnels ne soient pas systématiquement la première ligne budgétaire que nos présidents et CA suppriment, que des transports publics desservent nos campus dans des conditions acceptables et que des logements décents pour étudiantEs soient construits en nombre suffisant, ou même, ouvrez des crèches dans nos universités pour permettre à toutes les femmes de venir travailler, étudier et se former.
Enfin, vous voulez discuter des droits des femmes, de liberté, d’égalité ? Des questions de genre, des droits des minorités sexuelles et raciales, des rapports sociaux tels qu’ils s’articulent aux politiques néolibérales de destruction des services publics et de privatisation des biens communs (qui transforment le savoir en marchandise par le biais de politiques que le PS relaie depuis des années) ? Venez dans nos cours et nos séminaires, dans nos départements, nos équipes de recherche, écoutez les enseignantEs, les étudiantEs, voiléEs, pas voiléEs, qui débattent, construisent ensemble une pensée critique à même de servir les connaissances qui nourriront les bibliothèques de demain comme les luttes menées en commun pour faire advenir un monde meilleur dont vous semblez avoir déjà fait le deuil.
Le 6 mars 2015