Eliane Viennot, La France, les femmes et le pouvoir. Tome 2: Les résistances de la société (XVIIe-XVIIIe siècle), Paris, Perrin, 2008, 504 p.
1Le point de départ de l’enquête en trois tomes d’Eliane Viennot est l’étude de la Loi salique, instrument d’exclusion des femmes de la vie publique. Le second couvre les XVIIe et XVIIIe siècles jusqu’à la veille de la Révolution française. Si l’ouvrage est chronologique, chaque siècle suit un découpage thématique.
2Le présent tome s’ouvre avec l’étude des deux régences du XVIIe siècle : celles de Marie de Médicis et d’Anne d’Autriche. L’auteure n’oublie pas les autres femmes de pouvoir : les favorites royales et les femmes des grandes familles, mais également celles plus modestes aux pouvoirs économique et social : « Si l’activité des femmes au plus haut niveau enregistre un tassement certain après la Fronde et surtout après l’arrivée au pouvoir de Louis XIV, on ne peut en dire autant de celle des autres femmes sur l’ensemble de la scène publique ». Quand certaines parties de la société régressent, d’autres progressent. C’est le cas aussi des Arts et des Lettres. Les écrivaines, les autrices, les comédiennes, les musiciennes, les peintresses et les graveuses peuvent accéder à la célébrité. D’après l’auteure, quand les femmes abandonnent certains terrains, elles en conquièrent d’autres : le succès des salons tiendrait au fait qu’ils soient mixtes dans une atmosphère de France égalité. Cette mixité sexuelle mais aussi sociale implique un dynamisme.