Se défendre. Une philosophie de la violence

Elsa Dorlin, Se défendre. Une philosophie de la violence, Zones éditions, 2017.

Dans le prologue de Se défendre, Elsa Dorlin revient sur le lynchage de Rodney King, chauffeur de taxi noir, par la police de Los Angeles. C’était en mars 1991 et, comme c’est devenu la norme aujourd’hui, la scène fut entièrement filmée par un témoin qui, « ce soir-là […] captur[a] ce qui s’apparente à une archive du temps présent de la domination. » La vidéo fut diffusée par les chaînes de télévision du monde entier. Un an plus tard, quatre policiers (ils étaient plus nombreux à avoir pris part au lynchage, mais seuls ces quatre-là avaient été inculpés) furent « blanchis » (c’est le cas de le le dire) par un jury populaire. Leur acquittement provoqua une certaine émotion dans les quartiers « susceptibles » de la ville des anges : afin de mettre fin aux émeutes qui s’ensuivirent, l’armée et la police tuèrent 53 personnes et en blessèrent 2 000… Si l’on croit savoir pourquoi une agression caractérisée et parfaitement documentée – la vidéo est toujours visible sur le net, ici par exemple – donna lieu à ce verdict pour le moins clément (grâce au racisme toujours à l’œuvre aux Etats-Unis), reste à comprendre comment, dans la pratique, il fut obtenu. Certes, aucun Africain-Américain ne faisait partie du jury – ils avaient été récusés par les avocats de la police. Tout de même, lorsque l’on voit les images, on se dit qu’il n’est pas possible d’innocenter les flics. Leurs avocats ont pourtant réussi le tour de force de présenter Rodney King comme l’agresseur ! Selon eux, les cops se sont sentis en danger face à un « colosse » qui tentait d’esquiver leurs coups. « Dans la salle d’audience, écrit Elsa Dorlin, la vidéo, visionnée par les jurés et commentée par les avocats des forces de l’ordre, est regardée comme une scène de légitime défense témoignant de la “vulnérabilité” des policiers. » Cette interprétation aberrante pour quiconque a vu les images de ce lynchage, car c’est bien ce qu’elles montrent, ne peut s’expliquer, selon Judith Butler, citée par Elsa Dorlin, que par le « cadre d’intelligibilité de perceptions qui ne sont jamais immédiates ». Dans un texte écrit peu après le verdict, Butler soutient que « la vidéo ne doit pas être appréhendée comme une donnée brute, matière à interprétations, mais comme la manifestation d’un “champ de visibilité racialement saturé” ». En d’autres termes, les policiers et les membres du jury ont vu ce qu’ils voulaient/pouvaient voir. Aujourd’hui comme hier en Amérique, l’agresseur est forcément le Noir, contre lequel il est légitime de se défendre. Lorsque celui-ci se mêle de se protéger, voire de se défendre à son tour, il devient gibier à abattre – voir, entre autres, l’histoire du Black Panther Party for Self-Defense.

Dans ce livre, Elsa Dorlin « retrace une généalogie de l’autodéfense politique », nous dit le texte de couverture. Il s’agit d’une double généalogie, ou de la généalogie de deux mouvements antagonistes : celle de la « légitime défense », autrement dit celle de la défense agressive des privilèges blanc et mâle, et celle de l’autodéfense des subalternes, « des résistances esclaves au ju-jitsu des suffragistes, de l’insurrection du ghetto de Varsovie aux Black Panthers ou aux patrouilles queer ». Dorlin commence par montrer comment l’avènement de la Modernité a reposé, entre autres conditions, sur « la fabrique des corps désarmés ». Mais pas n’importe lesquels : par exemple, le Code noir français (1685) défend « aux esclaves de porter aucune arme offensive, ni de gros bâtons », sous peine de fouet. Non seulement les esclaves ne devaient pas être armés, mais était prohibé tout ce qui pourrait leur donner l’occasion de « se préparer, de s’exercer à la révolte ». Elsa Dorlin cite ainsi Elijah Green, ancien esclave né en 1843 en Louisiane, lequel « rapporte qu’il était strictement interdit à un Noir d’être en possession d’un crayon ou d’un stylo sous peine d’être condamné pour tentative de meurtre et pendu ». (C’est moi qui souligne.) Par contre, « dans la plupart des contextes coloniaux et impériaux, le droit de porter et d’user d’armes est systématiquement octroyé aux colons. »

Cependant les subalternes s’organisent – ainsi, dans tous les contextes esclavagistes sont nées des pratiques clandestines d’autodéfense esclave, souvent déguisées en arts « inoffensifs », dont certains sont désormais bien connus en territoires métropolitains, et pratiqués pour leur aspect festif plutôt que martial, telle la capoeira brésilienne. Durant la Révolution française, des femmes réclament le droit de porter les armes et de former des « bataillons d’Amazones » en défense de la Révolution. Dans l’Angleterre du début du siècle passé, les suffragistes du Womens’s Social and Political Union pratique le ju-jitsu tout récemment importé du Japon et adapté aux besoins du combat de rue et de la protection des militantes féministes. « L’autodéfense des militantes du WSPU a été, précise Elsa Dorlin, non pas tant une ressource choisie dans un répertoire d’actions pour défendre leur cause – à savoir le droit de vote –, mais bien ce qui leur a permis de lutter collectivement par elles-mêmes et pour elles-mêmes, empêchant toute instrumentalisation nationaliste de leur cause. L’autodéfense n’est donc pas un moyen en vue d’une fin – acquérir un statut et une reconnaissance politiques –, elle politise des corps, sans médiation, sans délégation, sans représentation. » Je souligne ces mots qui me paraissent très importants en ce qu’ils permettent aussi bien, me semble-t-il, de comprendre ce qui se jouait dans les têtes de cortège du printemps 2016 à Paris et autres lieux…

Elsa Dorlin distingue ainsi « légitime défense » – de l’ordre raciste par le Klu Klux Klan ou les Dupont-la-Joie français flinguant des Arabes au petit bonheur dans les années 1970, tâche plus souvent déléguée à la police par la suite – et autodéfense populaire. Elle pointe cependant les dérives possibles de cette dernière, comme celle qui aboutit à la disparition du Black Panther Party, lequel, non seulement fut décimé par les forces de répression, mais aussi céda à une fascination machiste des armes et de l’uniforme qui le coupa de ce qu’il aurait dû être, ou rester : une force révolutionnaire.

Autre dérive, celle d’une partie du mouvement gay américain qui a contribué, afin d’aménager des zones safe pour le homosexuels, à inventer ce que nous connaissons aujourd’hui en France comme les « Voisins vigilants », soit une obsession sécuritaire que le (néo)libéralisme ambiant a très bien su diriger contre les pauvres, les marginaux, les délinquants, les gens pas comme il faut.

Le livre se termine pourtant sur une note plus optimiste avec un chapitre intitulé « Répliquer » construit autour d’un roman anglais du début des années 1990, Dirty Week-end, dont voici le résumé donné en quatrième de couverture : « Un beau jour, Bella en eut marre, marre de toujours être la victime, marre de toujours avoir peur, marre des désirs des mecs… Et elle se mit à les tuer. D’abord ce voisin vicieux qui la persécutait, puis un autre, rencontré par hasard, et qui aurait bien aimé la plier à ses caprices. Et cela lui a fait tant de bien, cela l’a tant soulagée, qu’elle se demande pourquoi elle a attendu si longtemps. Et demande pour les femmes le droit à la violence aveugle. » Au cours de ce dirty week-end, tous ceux que Bella va rencontrer y passeront à leur tour. « Les deux jours de Bella, commente Elsa Dorlin, figurent la temporalité d’un stage d’autodéfense féministe, avec sa pratique accélérée, son partage d’expériences, ses prises de conscience et ses recommandations. Bella n’a pas appris à se battre, elle a désappris à ne pas se battre. En passant à une stratégie d’autodéfense féministe, il ne sera donc jamais question de distiller la réalité pour en extraire l’efficace d’un geste (immobiliser, blesser, tuer…) mais, au contraire, de s’enfoncer dans la trame de la réalité sociale de la violence pour y entraîner un corps qui est déjà traversé par la violence, pour déployer un muscle familiarisé à la violence mais qui n’a fondamentalement jamais été éduqué et socialisé à s’entraîner à la violence, à l’agir. »

Elsa Dorlin tire d’autres leçons de ce livre d’Helen Zahavi. Tout d’abord, nous dit-elle, il « offre la possibilité de problématiser ce que nous appellerons un dirty care – un care négatif. » Selon les visions essentialistes, les femmes sont réputées attentives, prévenantes, ce qui explique leur disposition à prendre soin des autres et donc aux professions du care. Le care négatif, nous dit Elsa Dorlin, c’est aussi l’attention portée aux autres, mais pas afin d’en prendre soin : il s’agit d’échapper au harcèlement, au viol, à la violence quotidienne exercée par les hommes sur les femmes. C’est l’attention de la proie par rapport au prédateur. « À partir de cette idée d’attention qui caractérise le dirty care, il est possible de dégager deux éléments majeurs », poursuit Elsa Dorlin. Tout d’abord, ce mode d’attention à l’autre définit un mode de connaissance dans lequel l’objet à connaître prend une importance démesurée. « L’objet devient le centre du monde que le sujet appréhende depuis nulle part. » Dans ce rapport (comme dans tout rapport de domination), c’est l’objet (le chasseur) qui domine le sujet (la proie en tant qu’elle exerce ses capacités cognitives), car c’est lui qui définit les coordonnées de la réalité objective, « c’est son point de vue qui donne le la du réel », réel dont certains auteurs, cités en note par Elsa Dorlin, rappellent que l’étymologie anglaise et espagnole le rapportent « à des expressions qui renvoient à “royal” ou qui sont relatives au roi ». Ainsi, « la propriété de ce qui est réel est ce qui est royal, au roi. Ce qui est réel est ce qui est visible par le roi ». « Autrement dit, cet effort permanent pour connaître le mieux possible autrui dans le but de tenter de se défendre de ce qu’il peut nous faire, est une technologie de pouvoir qui se traduit par la production d’une ignorance non pas de nous-même mais de notre puissance d’agir qui nous devient étrangère, aliénée. » Les dominé·e·s développent ainsi « une connaissance sur les dominant·e·s qui constitue une archive de leur toute-puissance phénoménale et idéologique ». L’autre effet de ce care négatif concerne l’« objet-roi ». Il a déjà été désigné par le concept d’agnotologie, qui est l’étude de la production de l’ignorance. Contrairement aux proies qui doivent en savoir le plus possible sur leurs prédateurs afin d’espérer leur échapper, ces derniers n’ont aucun besoin de connaître mieux leurs proies : « Ignorant·e·s, les dominant·e·s sont engagé·e·s dans des postures cognitives qui leur épargnent à proprement parler de “voir” les autres, de s’en soucier, de les prendre en compte, de les connaître, de les considérer. »

Ouvert sur l’affaire Rodney King, le livre se referme sur le meurtre de Trayvon Martin : le 26 février 2012, George Zimmerman, un bon citoyen américain engagé dans un programme de « voisins vigilants », abat cet ado africain-américain dans un quartier blanc de la ville de Sanford en Floride. Trayvon avait le tort d’être noir et de porter un sweat shirt à capuche, ce qui a semble-t-il suffi à mettre son assassin en position de légitime défense, définie en Floride comme le fait d’agir « pour se protéger si [une personne] ressent un sentiment de peur raisonnable l’incitant à croire qu’elle sera tuée ou gravement blessée ». Un an et demi après les faits, Zimmerman sera acquitté malgré le fait qu’aucune preuve attestant une situation de légitime défense n’ait été produite par ses avocats. « George Zimmerman est un vigilant de l’État racial. Trayvon Martin était sans défense face à la menace d’être, en tant que jeune homme africain-américain, une proie abattable au nom de la légitime défense. » C’est la peur raisonnable ressentie par son assassin qui légalise le meurtre de Trayvon. « La peur comme projection renvoie ainsi à un monde ou le possible se confond tout entier avec l’insécurité, elle détermine désormais le devenir assassin de tout “bon citoyen”. Elle est l’arme d’un assujettissement émotionnel inédit des corps mais aussi d’un gouvernement musculaire d’individus sous tension, de vies sur la défensive. »

C’est ce qu’Elsa Dorlin a cherché – avec succès, à mon avis – à nous faire toucher du doigt tout au long de ce livre excellent  dans lequel elle utilise « [s]a propre histoire, [s]on expérience corporelle » pour « arpenter une histoire constellaire de l’autodéfense ». Sa culture théorique et politique, précise-t-elle dans le prologue, lui « a laissé en héritage l’idée fondatrice selon laquelle les rapports de pouvoir ne peuvent jamais […] complètement se rabattre in situ sur des face-à-face déjà collectifs, mais touchent à des expériences vécues de la domination dans l’intimité d’une chambre à coucher, au détour d’une bouche de métro, derrière la tranquillité apparente d’une réunion de famille… » On reconnaît là l’un des apports fondamentaux du féminisme, qui a montré que l’intime, le « privé » sont aussi politiques. Elsa Dorlin entend ainsi « travailler non pas à l’échelle des sujets politiques constitués, mais bien à celle de la politisation des subjectivités ». Et cela passe évidemment par les corps, par les muscles : « Au jour le jour, que fait la violence à nos vies, à nos corps, à nos muscles ? Et eux, à leur tour, que peuvent-ils à la fois faire et ne pas faire dans et par la violence ? » Ici réside l’un des principaux intérêts du livre, à mes yeux : loin des sempiternels débats autour de la violence et de la non-violence (lesquels, me semble-t-il, ne servent la plupart du temps qu’à renforcer les rapports de domination), il envisage les différentes pratiques violentes de façon très concrète, en ce qu’elles servent, ou non, les intérêts des un·e·s et des autres et en ce qu’elles produisent comme effets tangibles sur les corps comme sur les organisations politiques et sociales.

Les « Autres » et la violence des Uns, chap. II : Le rose ou le bleu, je ne choisis pas!

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LES « AUTRES » et la violence des uns, Chapitre II

Rose ou Bleu, je ne choisis pas. Le genre comme mode de domination

Forcalquier, du 18 au 29 novembre 2014

Programme détaillé ci-dessous.

Un événement organisé par La Boîte à Ressort en collaboration avec Agate, armoise et salamandre : projections, débats, ateliers au collège Henri Laugier, expositions, spectacles.

Et si chaque être humain pouvait exprimer sa sensibilité et se comporter librement, sans être assigné à un sexe et aux rôles sociaux correspondants ? Et si, en dehors des cases mâle/femelle, existaient des myriades de possibles… laissant ainsi la place aux différences et à l’ambiguité génitale ? Et si la féminité et la masculinité étaient contestées, quelle place serait donnée à la créativité dans la construction de nos identités ? Et si nous dépassions le champ de nos certitudes au delà de l’hétéro-normalité, quelle importance accorderions-nous à la norme ? Et si chaque être humain pouvait s’adresser aux autres, sans considération de sexe ? Est-ce que cela contribuerait à mettre fin aux discriminations, violences et souffrances multiples, qu’elles soient écrasantes ou subtiles ? C’est la compilation de ces nombreux si – et de tant d’autres – qui ont donné l’envie à différentes personnes de croiser leur regards pour questionner le genre comme mode de domination.

Pour ce deuxième chapitre « Les Autres et la violence des uns », la Boîte à Ressort et Agate, Armoise et Salamandre ; en partenariat avec Radio Zinzine, la Miroiterie et de nombreu·x·ses complices vous invitent à explorer les constructions sociales qui s’érigent autour de la question du genre. Ouverte à toutes les singularités, cette programmation colorée invite chacun·e à cheminer sur ce vaste chantier. Entre rencontres, discussions, ateliers, projections et spectacles ou encore expositions, vous y piocherez comme dans une caisse à outils.

 

 

Du 18 au 29 novembre  De 09h à 17h   Couloir de la salle Pierre Michel // FORCALQUIER   Entrée libre

Exposition – L’égalité c’est pas sorcier

Expo réalisée par la Ligue de l’enseignement. De la grammaire – et son rôle dans la représentation des genres (le masculin l’emporte sur le féminin) – à la liberté sexuelle en passant par l’égalité professionnelle, cette exposition aborde les idées reçues communément partagées dans l’opinion publique. À ces idées reçues s’oppose la complexité de la réalité permettant d’aborder des pistes d’actions individuelles et collectives.

 

Mardi 18 novembre    De 10h à 17h      Grand Carré // FORCALQUIER    Participation libre

Séminaire – Capitalisme et Patriarcat

À partir de l’ouvrage de Silvia FEDERICI, Caliban et la sorcière – paru aux éditions Entremonde – cette journée de réflexion permettra de revisiter ce moment particulier de l’histoire qu’est la transition entre le féodalisme et le capitalisme, en y introduisant la perspective particulière de l’histoire des femmes. Ouvert à tous et toutes. Sur inscription.

 

 

Mardi 18 novembre 18h00  Maison de la famille // FORCALQUIER   Entrée libre

Groupe de Parole – Quelles attitudes genrées avec les enfants ?

Nous adressons-nous aux enfants de la même façon, quel que soit leur sexe ? Comment laisser place à l’expression de leur personnalité au-delà de ce clivage fille/garçon ? Bienvenue à tou·te·s, parents, grands-parents, futurs parents ou bien pas parents du tout ! pour partager nos vécus et nos questionnements. Événement proposé par l’association NAISSANCES. Accueil prévu pour les petit·e·s le temps des discussions.

 

 

Mercredi 19 novembre  18h00 Caves à Lulu // FORCALQUIER   Participation libre  20h00 Apéro / Repas  20h30 Reprise des projections

Projection – Tomboy // 84′ // 2011

Fiction de Céline SCIAMMA – France. Laure, 10 ans, arrive dans un nouveau quartier et se présente aux autres enfants comme Michael. Elle profite de sa nouvelle identité comme si la fin de l’été n’allait jamais révéler son troublant secret. Bande-annonce.

Documentaire sonore – Dans la peau de la panthère // 19′ // 2012

D’Agathe SIMENEL – France. Anne-Gaëlle est une femme de 65 ans. Elle partage ici quelques aspects de son histoire, de son rapport au monde et de ses représentations de la féminité et de la masculinité. Ceci nous amène progressivement à saisir ce qui a motivé sa transformation.

Projection – Ma vie en rose // 88′ // 1997

Une fiction belge d’Alain BERLINER. L’histoire de Ludo, 7 ans, qui préfère être une fille. Emmené par PAM sa poupée, il part dans des rêveries au grand dam des adultes qui l’entourent. Bande-annonce.

La soirée se poursuivra par une discussion

 

Jeudi 20 novembre  19h00  École Buissonnière // MONTJUSTIN   Participation libre  Repas sur réservation, projection à 20h30                 

Projection – Le dernier été de la Boyita // 90′ // 2010

De Julia Solomonoff – Argentine, VOSTF. Cet été tout est différent, les parents de Jorgelina se sont séparés. Elle part à la campagne avec son père, en quête de Mario, le fils des paysans voisins. Ensemble, il et elle découvrent les mystères, de leurs identités sexuelles. Bande-annonce. Réservations pour le repas au 04 13 37 06 00

 

Vendredi 21 novembre 18h30  Caves à Lulu // FORCALQUIER   Entrée libre

Rencontre – Projections – Présentation du livre La Cissexualité, ce douloureux problème : quand les minorités viennent nommer et questionner la norme.

Naiel, l’auteurE, présente son livre paru en autoédition. Diffusion de deux courts-métrages : Chères personnes cisgenres – 6′ – de Jayrôme C. Robinet ; Identités Remarquables – 30′ – d’Emmanuelle Vilain et Nathalie Lepinay. La rencontre sera suivie d’un apéro-repas à prix libre

 

Vendredi 21 novembre 20h00 Maison de la famille // FORCALQUIER  Entrée libre         

Groupe de parole – Être parent au-delà de la répartition papa/maman ?

Au père l’autorité… à la mère l’affection. Ces clichés n’ont plus lieu d’être… Où en sommes-nous aujourd’hui de cette répartition des rôles ? Bienvenue à toutes et tous, parents, grands-parents, futurs parents ou bien pas parents du tout ! pour partager nos vécus et nos questionnements. Les échanges seront précédés par la diffusion d’un court-métrage Identités sexuées dès la naissance – 9′. Événement proposé par l’association NAISSANCES. Accueil prévu pour les petit·e·s le temps des discussions

 

Du 22 au 23 novembre  De 15h30 à 18h   Salle et commune seront communiquées ultérieurement.   Participation libre         

Atelier – Radio en partenariat avec Radio Galère (Marseille) et Radio Zinzine // Prends le pouvoir, prends le micro

Non mixte meufs, gouines, trans. Création d’un bêtisier sur la question du genre : la norme, les rôles attribués et les stratégies. Samedi : prise de son et création d’objets sonores. Dimanche : préparation d’une émission de radio diffusée le jour même de 17 à 18h. Sur inscription

 

Du 22 au 23 novembre De 9h30 à 17h30 Salle polyvalente // NIOZELLES   90/60/30 €        

Stage – Autodéfense // Association RIPOSTE

L’autodéfense permet d’acquérir des moyens de se défendre,de PRÉVENIR les agressions, de prendre conscience de sa force et de (re)prendre CONFIANCE EN SOI. Apprendre à RIPOSTER lors de harcèlements ou d’agressions,
qu’elles soient physiques, verbales, psychologiques ou sexuelles, par des proches ou des inconnus.
Ouvert à toutes, tous les âges, toutes conditions physiques. 
Animatrices diplômées de RIPOSTE, issue du programme ACTION du Centre de Prévention des Agressions de Montréal.Sur inscription avant le 15 novembre – Engagement sur les deux jours – 15 places disponibles. Non-mixte femmes.

 

Du 22 au 28 novembre Espace Boris Bojnev et Caves à Lulu // FORCALQUIER    De 10h à 13h et de 15h à 19h Vernissage le samedi 22 novembre à 18h. Entrée libre

Exposition Collective

NAIEL – Destroy gender or Fucking gender, pour une société non binaire – Photographies et installations ; ULLA LUTZ – Images, Constructions, Flash ! – Installation et happeningue ! ; CHA – Les mains Négatives – Photographies ; MYRIAM BLAUSTEIN – Seins-thèses mammaires – Installation ; Collectif Corps et Politique – Le genre en questions – Mix

 

Samedi 22 novembre 20h Caves à Lulu // FORCALQUIER Participation libre Apéro-repas, projection 21h

Projection – L’ordre des mots // 75′ // 2009

France – De Cynthia et Melissa Arra. Ce documentaire donne la parole à des personnes trans’ et intersexe dont la quête d’identité de genre se trouve entravée par les normes établies. Leur résistance s’exprime par la recherche d’outils de savoir, par des corporalités et sexualités hors des schémas conventionnels. Présentation en ligne. La soirée se poursuivra par une discussion.

 

Dimanche 23 novembre 16h Maison du patrimoine // MANE 4 et 2 € ( de 20 ans) – à partir de 14 ans

Projection – la Miroiterie fait son Ciné-Mane – Espace // 14′ // 2014

Court métrage d’Eléonore Gilbert – France. Une petite fille explique comment, dans la cour de son école, la répartition des espaces de jeu entre filles et garçons lui semble problématique.

suite … Ciné-Mane – Louise, son père, ses mères et ses sœurs // 56′ // 2004

Un documentaire de Stéphane Mercurio et Catherine Sinet – France – à la rencontre d’une famille bien curieuse : Françoise et Gérard, trois enfants. Sybille et Sylviane, désirant un enfant, ont demandé à leur amie Françoise de leur prêter Gérard, son mari. Louise a aujourd’hui 19 ans. Comment se sont-ils·elles débrouillé·e·s avec tout ça? Suivi d’un goûter et d’une discussion. Soirée organisée en collaboration avec La Miroiterie.

 

Lundi 24 novembre 20h30  Caves à Lulu // FORCALQUIER Participation libre

Projection – Un jour comme les autres dans la vie d’une camionneuse // 11′ // 1995

De Lorri Millan et Shavna Dempsey – Canada, VOSTF. Ce corps qui nous aliène et nous définit… rien n’est simple quand on n’entre pas dans les critères de la séduction. Une camionneuse baraquée trouve la passion ainsi qu’une raison de vivre.

Suivi de… – Fucking Åmål // 89′ // 2000

De Lukas Moodysson – Danemark-Suède – film fiction en VOSTF. Bande-annonce. Fucking Åmål est le surnom qu’Elin, 14 ans, donne à la petite ville suédoise où elle vit. Elle s’y ennuie terriblement. Elle a beaucoup de succès avec les garçons, contrairement à Agnès, 16 ans, bien marginalisée. Secrètement celle-ci tombe amoureuse d’Elin. Que va-t-il se passer entre les deux ?

 

Mardi 25 novembre De 16h15 à 17h15 jardin public // FORCALQUIER Tous publics / jeune public Entrée libre

Bib’ de rue – Croq’Livres et sa mallette de livres dégenrés

L’occasion de passer un moment autour de la lecture, de ramener vos livres et d’en emprunter.

 

Mardi 25 novembre 18h30 Cinéma le Bourguet // FORCALQUIER  Tarifs habituels   

Projection – Love is strange // 98′ // 2014 (sortie nationale)

Film fiction de Ira SACHS. Après 39 ans de vie commune, George et Ben décident de se marier. Mais, au retour de leur voyage de noces, George se fait subitement licencier. Qu’adviendra-t-il de leur union, de leur vie ? Bande-annonce.

 

 

Mercredi 26 novembre 15h30 Salle polyvalente // SAINT-MICHEL L’OBSERVATOIRE Enfants à partir de 6 ans Adultes : 10 / 7 / 5 € Enfants : 7 / 5 / 3 €

Spectacle – Je n’ai absolument pas peur du loup // 40′

Ce spectacle de gestes et de marionnettes – présenté par la compagnie Jeux de mains Jeux de vilains – détourne les contes de notre enfance : La Chèvre de Monsieur Seguin d’Alphonse Daudet et Pierre et le loup de Sergueï Prokofiev. Une forme originale et minimaliste qui fait appel à l’imagination du public. C’est en s’appuyant sur la figure du loup que petits et grands seront invités à questionner leurs propres peurs, réelles ou fantasmées. Événement organisé en partenariat avec l’association des parents d’élèves APESMOLALA. Suivi d’un goûter. En présence de Croq’Livres et sa Bib de rue.

 

Mercredi 26 novembre 19h00  Café du cours // REILLANNE Au chapeau         

Projections de courts métrages surprises

 suivies de…

Spectacle – Il était une fois de plus // 15′            

Théâtre d’objets et de marionnettes – présenté par la compagnie Jeux de mains jeux de vilains – qui s’amuse avec les valeurs désuètes des contes traditionnels. Il était une fois de plus parle de sexualité, que l’on voudrait à la fois débridée et pure. Repas sur réservation au 04 92 76 53 84.

 

 

 

 

 

 

 

 

Jeudi 27 novembre 19h30 Salle Pierre Michel // FORCALQUIER Participation libre (repas et conférence) Apéro-repas – conférence à 20h30  

Conférence – Hélène NICOLAS // La notion de genre expliquée à mon escargot

Hélène Nicolas – socio-anthropologue, université Rennes 2 – propose, à travers une conférence interactive, de définir le concept de « genre ». Nous verrons ce que les études de genre (en sociologie, anthropologie, neurobiologie…) apportent aux questions suivantes : les différences de comportement entre les femmes et les hommes sont-elles biologiques et/ou sociales ? Ces différences entraînent-elles forcément des inégalités entre les sexes ?

 

 

 

Vendredi 28 novembre 18h00  Espace Culturel Bonne Fontaine // FORCALQUIER Participation libre

Conférence – Colyne HENRIQUES // Contre les jouets sexistes

Aux petites filles les dînettes, les poupons, les robes de princesse et les machines à laver miniatures… comme maman ! Aux petits garçons les ateliers de bricolage, les personnages musclés et les jeux de conquête… comme papa ? Colyne HENRIQUES – éducatrice de jeunes enfants – s’appuie sur l’ouvrage collectif Contre les jouets sexistes paru aux éditions L’échappée pour révéler l’ampleur de la discrimination sexiste que subissent les enfants et la manière dont se construisent le masculin et le féminin au travers des jouets et de leurs usages. Accueil prévu pour les petit·e·s pendant la conférence.

 

Vendredi 28 novembre 20h00 Espace culturel Bonne Fontaine // FORCALQUIER Repas – spectacle à 21h  12 / 8 / 6 €

Spectacle – Hors de ses bras // Théâtre-forum // 90′

Parce que… Parce que l’amour prend de la place dans nos vies. Parce que la construction des genres joue un rôle clé dans nos relations amoureuses. Parce que l’amour peut être source de souffrances et de violences. Et parce qu’en amour il faut aussi pouvoir dire NON. Ce spectacle de théâtre-forum – présenté par la compagnie Les Fées Rosses – est une assemblée. Après 45 minutes de spectacle sensible et engagé, les Fées Rosses font place au Forum, animé par la Jocker. Les spect-acteurs et spect-actrices se saisissent de plusieurs séquences du spectacle et s’essaient sur scène à modifier l’oppression en jeu.

 

 

Samedi 29 novembre De 9h à 12h et de 13h à 15h Salle et commune seront communiquées ultérieurement 40 / 30 / 15 €

Stage – Théâtre-forum animé par « Les Fées Rosses »

Questionner, créer et s’impliquer. Par la mise en place d’outils ludiques, artistiques et interactifs et au travers des techniques du théâtre de l’opprimé-e, nous nous mettrons en jeu pour dénouer, comprendre et s’entraîner à transformer les relations de domination sexiste. Un stage pour expérimenter la démarche et les techniques du théâtre-forum, réfléchir, agir et se renforcer pour faire face à l’oppression. Ouvert à tou·te·s quelque soit votre expérience. Sur inscription. Accueil prévu pour les petit·e·s de 15h00 à 00h00 – Espace de jeu et de repos.

 

Samedi 29 novembre Espace Bonne Fontaine // FORCALQUIER

de 15h00 à 17h, + temps « non-mixte femmes » de 17h à 18h  Entrée libre

Table ronde // Les femmes dans le bâtiment

En présence du groupe Batwomen (Marseille) et d’autres bâtisseuses. La discussion démarrera à la suite de la diffusion du documentaire de Latifa Sayadi, Queens of Iron – 17’, allemand sous titré anglais (traduction en direct). Quatre ferronnières témoignent de leur expérience. Armée de réserve pour le capital ? Choix de vie de travailler la matière… Analyses et stratégies pour ne pas subir et se faire une place dans un monde d’hommes ? Échanges et partages d’expériences vécues. En direct avec le studio mobile de radio Zinzine 

de 16h00 à 18h  À partir de 14 ans Entrée libre

Grand jeu // « Quizz du genre »

Jeu de plateau pour s’essayer au repérage des stéréotypes de genre réalisé en connivence avec la Ludobrousse et Agate, Armoise et Salamandre.

Pass Soirée Spectacles & soirée costumée : 20 / 15 / 10 €

19h00                                          

Spectacle – (s)EXISTE // Théâtre d’ombres, marionnettes, acrobaties // 45′

 » Là où ça converge « . Illustration d’une réflexion sur les stéréotypes de genre. En ombres, en marionnettes, en l’air, en cintres, en jeux de rôles… Entre autres ! Au début tout était bien codé, bien ordonné. Bien défini dans l’espace. Les corps bien civilisés, droits dans leurs costumes : triés, classés, étiquetés. Prêts à défiler sur leurs cintres. Mais elles ils sont revenus : les mal-loti·e·s, les opprimé·e·s, les subordonné·e·s, les moches, les poilu·e·s, les hors-normes, les indéfini·e·s, ni roses, ni bleu·e·s, les rebelles de la révolution violette.

20h00  Apéro-repas

21h00       

Chanson à prétextes – Ursula la la // 30′

L’intitulé du spectacle, le contenu des chansons… tout est dit ! Les Ursula la la vous invitent simplement à venir les écouter.

Suivi de …

Spectacle – Infidel Castra // 45′

Dans la famille des bons-à-rien qui se la pètent, il est aujourd’hui de notoriété internationale qu’Infidel Castra est un arbre généalogique à lui seul. Nous confirmons officiellement qu’Infidel Castra chante comme une pédale et danse comme une vraie tapette. Ses textes sont politico-érotico-révolutionnaires. Nous ne sommes plus très loin du miracle.

Suivi de…

Spectacle – Wernera Veranda // Clown Bouffon // 45′

Spectacle féministe drôle et tragique mêlant la folie de ce personnage bouffonesque qui tentera – au cours de sa sconfaitrance – de nous présenter le sexe biologique femelle. Pas si simple car WERNERA rencontrera sur son chemin sinueux plusieurs personnages qui l’éloigneront du sujet.

Et pour finir

Soirée Costumée – D-Jayttes // Ose le personnage que tu ne sors jamais

Clôture festive

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À Propos des prix

PARTIPATION LIBRE : Pour favoriser l’accès à toutes et tous, nous proposons que chacun·e donne selon ses possibilités financières, dans une logique solidaire.

FOURCHETTE TROIS PRIX : Le tarif haut correspond au coût réel du spectacle, et les deux autres permettent l’accessibilité aux petits revenus (sans justificatifs); à vous de vous positionner.

NB : Cette manifestation voit le jour grâce à une forte implication de nombreuses personnes, nous avons aussi besoin de votre soutien pour arriver à l’équilibre financier. Merci pour votre générosité !

Infos et réservations

La Boîte à Ressort : contact@laboitearessort.com // 04 92 72 38 35

 

Hébergement : Office de tourisme 04 92 75 10 02

Les lieux :

Café du cours : Cours Thierry d’Argenlieu – 04110 Reillanne // 04 92 76 53 84réservations pour le repas du mercredi 26

Caves à Lulu & Centre d’Art Contemporain Boris Bojnev : Rue d’orléans – 04300 Forcalquier

Cinéma le Bourguet : Place du bourguet – 04300 Forcalquier

Espace culturel Bonne Fontaine : Quartier Bonne Fontaine – 04300 Forcalquier

Grand Carré : Bd des Martyrs – 04300 Forcalquier

L’École Buissonnière : Le village – 04110 Montjustin // 04 13 37 06 00 – réservations indispensables pour le repas du jeudi 20

Maison du patrimoine : Avenue de la Bourgade – 04300 Mane

Salle Pierre Michel : Place du Bourguet – 04300 Forcalquier

Salle polyvalente Saint-Michel L’Observatoire : Le village – 04870 Saint-Michel L’Observatoire

Salle polyvalente de Niozelles : Place du village – 04300 Niozelles

 

Inscriptions au séminaire et aux ateliers // autodéfense // radio // groupes de paroles

De préférence par courriel (en précisant dans l’objet: « SÉMINAIRE ») : agate.etc@riseup.net ou par téléphone au 06 18 56 28 09

Ateliers en milieu scolaire

En parallèle à la manifestation, des ateliers sont menés en milieu scolaire afin de mettre en lumière les comportements sexistes et d’explorer la question du genre.

Retrouvez toute une bibliographie sur la thématique à la librairie La Carline

 

Manifestation réalisée avec le soutien de la communauté de communes Pays de Forcalquier-Montagne de Lure

 

 

Contacts

contact@laboitEaressort.com

agate.etc@gmail.com