Turquie. La caricature au service du combat féministe

Un article de Clément Girardot dans Le Courrier

Le mensuel satirique et féministe turc Bayan Yani ne publie que des artistes femmes. Malgré l’autoritarisme, celles-ci poursuivent la lutte pour l’égalité et la démocratie.

Sur la couverture du mois de mai, une fille en legging à fleurs et un garçon en bermuda se croisent dans la rue. La première lance au second: «On se connait d’où déjà? Vous n’étiez pas une lettre Y quelque part?» Le jeune homme acquiesce, tout sourire. Cette caricature fait référence aux photos postées sur les réseaux sociaux durant la campagne pour le référendum constitutionnel du 16 avril. Sur celles-ci, les partisans du mon se mettaient en scène en formant avec leurs corps les lettres du mot hayır, non en turc.

Par un mince écart, 51,4% contre 48,6%, le oui l’a emporté. Dans un environnement politique et médiatique certes très inéquitable, c’est une nouvelle défaite pour le camp démocrate et progressiste en Turquie. Le président Erdogan voit donc son pouvoir légalement renforcé et sa dérive autoritaire légitimée par les urnes. Plus de 150 travailleurs des médias sont actuellement derrière les barreaux, la répression ne faiblit, pas mais la rédaction du mensuel Bayan Yani («femmes côte à côte» en français) n’entend pas baisser les bras. Avec cette couverture qui tourne le dos au défaitisme et à la déprime ambiante, elle a préféré mettre l’accent sur l’espoir et l’enthousiasme suscités par la campagne du non.

Longue histoire

Lancé en 2011, Bayan Yani occupe une place à part dans le paysage médiatique turc dominé par de grandes entreprises désormais quasiment toutes contrôlées par des proches du pouvoir. Le titre appartient au groupe indépendant LeMan, dont l’hebdomadaire éponyme est un des magazines humoristiques les plus lus du pays – le numéro «spécial coup d’Etat» de ce Charlie Hebdo turc avait été bloqué en juillet dernier. La presse satirique turque a une longue et tumultueuse histoire qui remonte à la fin de l’Empire ottoman, alternant entre des périodes d’expansion et de déclin au gré de la conjoncture politique.

Parmi les publications satiriques actuelles, Bayan Yani a une double particularité: elle publie exclusivement des femmes caricaturistes et relaie une parole à la fois féminine et féministe. «C’est une première dans le monde et c’est très gratifiant de faire partie de cette aventure, affirme la dessinatrice Ipek Özsüslü. Nous démontrons que les femmes aussi peuvent faire de la satire de qualité et cela brise certains préjugés.»

C’est en effet une expérience médiatique inédite en Turquie. Il faut remonter aux années 1970 pour voir émerger des initiatives semblables en France avec l’éphémère trimestriel Ah! Nana ou aux Etats-Unis avec notamment la revue underground Wimmen’s comix. S’ils sont tout autant farouchement féministes, ces deux périodiques publiaient exclusivement le travail de femmes bédéistes. Bayan Yani met davantage l’accent sur la caricature et la satire, tant écrite que dessinée. Leur compte Facebook compte 360 000 fans et 50 500 sur Twitter.

«C’est important de faire rire, car cela nous donne plus d’impact», remarque la caricaturiste expérimentée Feyhan Güver. La rédaction fonctionne horizontalement autour des six ou sept contributrices les plus régulières. «Nous sommes libres de publier ce que nous voulons, il n’y a pas de chef, nous échangeons simplement nos idées par emails», rapporte-t-elle.

Les réunions physiques sont rares car certaines dessinatrices n’habitent pas à Istanbul mais dans d’autres villes de Turquie et même à l’étranger, comme la caricaturiste Ramize Erer établie à Paris depuis 2007. Cette dernière, dont l’héroïne principale est la blonde et rebelle Berna, surnommée ironiquement la «mauvaise fille», a reçu au mois de janvier le prix «Couilles-au-cul» en marge du festival d’Angoulême pour récompenser son courage artistique.

Militants ou plus personnels

Le magazine s’ouvre sur plusieurs pages de caricatures réagissant à la très dense actualité du pays, qu’elle soit politique, sociale, mais aussi liée aux femmes et aux minorités sexuelles. «De nombreux faits divers sordides impliquent les femmes, les enfants et les individus LGBTI, note Ipek Özsüslü. En général, les condamnations pour les meurtres de femmes, les viols, les abus sur mineurs sont insuffisantes et les réductions de peine octroyées carrément tragicomiques.»

Dans le reste de la publication se trouvent à la fois des textes informatifs, militants ou plus personnels. Leurs auteurs viennent d’horizons idéologiques variés. «En général, bien sûr, nous sommes plus proches de l’opposition», affirme la journaliste Ezgi Aksoy dont les domaines de spécialisation sont le cinéma et l’Amérique latine. Entre ces articles s’intercalent de courtes bandes-dessinées qui racontent souvent, avec subtilité et impertinence, la vie quotidienne des femmes turques et leurs problèmes: patriarcat, machisme, violence et pression sociale. Originaire d’un petit village, Feyhan Güver croque avec affection les relations de genre dans le monde rural. Ipek Özsüslü s’intéresse plutôt aux défis des jeunes urbaines indépendantes en s’inspirant de sa propre expérience.

Pas encore de pressions

En raison de la conjoncture politique, l’avenir du mensuel féministe est incertain. «On veut continuer le magazine aussi longtemps que possible», soutient Ezgi Aksoy qui reconnaît devoir parfois s’autocensurer pour éviter d’éventuelles poursuites. Si Bayan Yani n’a pas encore subi de pressions, ce n’est pas le cas des autres publications satiriques qui ne comptent plus leurs démêlés avec la justice ou la police. Mais un autre péril tout aussi imminent met le secteur en danger: les ventes en kiosque chutent et l’immense intérêt que rencontrent les caricatures sur les réseaux sociaux ne génère pas de revenus. Cette crise du modèle économique de la presse indépendante qui ne peut compter sur la publicité et les subsides gouvernementaux vient d’entraîner la fermeture du très populaire hebdomadaire Penguen. Fin mai, dans le dernier édito, son équipe dit ainsi adieu à ses lecteurs: «Faites ce que vous pouvez pour aider les autres magazines. Nous ferons ce que nous pourrons pour continuer à dessiner. Merci pour votre amitié et pour tout le reste.» I

Turquie, femmes en lutte : rencontres à Forcalquier les 9 et 10 juin

Turquie: Femmes en lutte
2 jours de rencontres, débats, film, concert-fête
En présence de Pinar Selek, féministe, anti-militariste, sociologue et écrivaine, exilée en France.
9 et 10 juin 2017, Forcalquier

Le programme est ici :

Turquie Femmes en lutte programme

Pinar Selek
Née à Istanbul en 1971 Pinar grandit dans une famille fortement engagée à gauche. Pinar suit des études de sociologie dans les années 1990 mais  partage beaucoup de son temps avec les sans-domicile fixe, les enfants, les travesti.es, les trans-sexuel.les et les prostitué.es dans les quartiers populaires. Quand elle commence à enquêter sur les questions kurdes et arméniennes elle est arrêtée car elle refuse de dénoncer les personnes interviewées à la police. Elle est torturée et emprisonnée. Durant son emprisonnement (1998-2000) le pouvoir l’accuse d’avoir posé et fait exploser une bombe. Malgré des rapports d’experts affirmant qu’il s’agissait d’une explosion accidentelle, c’est le début d’un acharnement politico-judiciaire qui est aujourd’hui dans sa dix-neuvième année. Elle sort de prison faute de preuves, co-fonde une association, la première libraire et revue féministe « Amargi », contre toutes les dominations. Elles organisent plusieurs grandes manifestations avec des femmes turques et kurdes dont, entre autres, en 2002, la « Marche des femmes les unes vers les autres » et d’autres actions antimilitaristes et anti-nationalistes. Mais le pouvoir revient à la charge en 2008, ce qui la pousse à quitter son pays. Elle arrive en France en 2011 et enseigne aujourd’hui les sciences politiques à l’université de Sophia Antipolis de Nice. Le triste solde de ce procès kafkaïen en est aujourd’hui à quatre acquittements, cinq fois cassés par la cour de cassation. Dernier en date: le 25 janvier 2017, le procureur a de nouveau demandé sa condamnation à perpétuité. Partout dans le monde la solidarité s’organise à travers la création de comités de soutien et d’événements multiples; notre rencontre s’inscrit également dans cet élan de soutien à Pinar.

Publications en français :

Loin de chez moi… mais jusqu’où ?, éd. iXe, mars 2012
La Maison du Bosphore, éd. Liana Lévi, avril 2013
Service militaire en Turquie et construction de la classe de sexe dominante. Devenir homme en rampant, éd. L’Harmattan, février 2014
Parce qu’ils sont arméniens, éd. Liana Lévi, février 2015
Verte et les oiseaux, conte pour enfants, éd. des Lisières, mars 2017

Femmes exécutées : Günay, Dilek, Dilan, Şirin, Yeliz, Taybet… Sıla

Source: Kedistan

En Turquie, les exécutions de femmes par la police se poursuivent. Après Günay, Dilek, Dilan, Şirin, Yeliz, Taybet, c’est aujourd’hui celle de Sıla…

Aujourd’hui 6 mai, Sıla Abalay a été exécutée par la police dans le quartier Yeşilova, à Küçükçekmece, district d’Istanbul. Elle avait 18 ans. Deux personnes se trouvant dans la maison, ont été mises en garde-à-vue. La police a annoncé des “affrontements” et les médias alliés au régime, ont “informé” l’opinion publique, d’une voix unanime, sans qu’il n’y ait aucune enquête ni preuve, en produisant des manchettes comme “Une responsable importante de l’organisation illégale DHKP-C, tuée lors des affrontements”.

Ces pratiques d’exécution sans jugement se répètent sans cesse depuis deux ans. Günay Özarslan, Dilek Doğan, Şirin Öter, Yeliz Erbay, Dilan Kortak ont été tuées dans des quartiers différents d’Istanbul, et Taybet Canşin à Diyarbakır. Avec Sıla Abalay, le nombre de femmes exécutées est à ce jour de six. Malgré le fait que les proches, amiEs ou autres témoins apportent leur témoignages, expliquent qu’elles ont été tuées dans des conditions qui ne peuvent en aucun cas justifier leur mort, elles sont relayées par les médias au services du régime, toujours avec le même refrain. Ces jeunes militantes, deviennent dans les unes de ces médias, de “dangereuses dirigeantes d’organisation illégale et armée” donc des “terroristes” donc “à abattre”. Et ces exécutions ciblent particulièrement de jeunes militantes femmes.

Pas d’arrestation ni jugement, mais une exécution pure et simple

Le journal Şûjin, relaie les propos de d’Oya Aslan, avocate de l’association HHB, Halkın Hukuk Bürosu (L’Office du Droit du peuple). Oya souligne que la police tue les femmes sans qu’il y ait de circonstances qui justifient de les abattre, et que ces six massacres de femmes sont profondément politiques.
Oya exprime que les policiers préfèrent tirer et tuer ces femmes, alors qu’il était tout à fait possible de les “arrêter”, si telle était leur intention “Ils justifient ces pratiques avec l’état d’urgence. Pour Sıla, ils déclarent qu’elle aurait été armée et aurait utilisé son arme. ils avaient avancé les mêmes thèses pour les précédentes victimes. Ils essayent d’inventer des motifs pour justifier leurs exécutions et se donner des raisons pour tuer. Il s’agit d’actes et de choix politiques, terroriser les membres d’organisations opposantes. Pour Sıla, même si on n’a pas encore les détails du déroulement, nous savons que sa mort est survenue dans des circonstances analogues. Ces opérations sont effectués par des centaines de policiers des équipes spéciales, formés et entrainés. Leur champs d’actions devrait être ‘l’arrestation des suspects’, mais ils préfèrent tuer”. Oya ajoute que les détails ne sont pas encore révélés, mais que ces opérations se font dans la totale illégalité couverte aujourd’hui par l’état d’urgence.

Qui sont les 6 femmes exécutées ?

Günay Özarslan

Günay a été tuée par la police, le 24 juillet 2015, lors d’un raid, dans le cadre des opérations ciblant le DHKP-C. Elle avait 30 ans. Les médias ont “servi” l’information en présentant Günay comme “bombe humaine”.

Günay, avant sa mort, avait été inquiétée à plusieurs reprises, mise en garde-à-vue, avec un procès à son encontre. Son avocat Özgür Yılmaz déclarait après l’exécution de Günay, “La police s’est introduite dans la maison en cassant la porte et a tué Günay qui se trouvait dans une des pièces. Ses proches présents dans la maison, lors du raid, expriment qu’il s’agit d’une exécution”.

La dépouille de Günay, n’a pas pu être inhumée pendant des jours. Les funérailles au Cemevi (lieu de prière alévi) du quartier Gazi, ont été attaquée également par la police et plusieurs personnes on été arrêtées. Günay a pu être inhumée enfin, après 2 jours de tensions, et avec la médiation des députéEs du CHP et du HDP. Depuis 2015, deux ans sont écoulés et aucune preuve qui confirmerait la thèse de “bombe humaine” relayée par les médias alliés, n’a été trouvée.


Dilek Doğan

Dilek a été exécutée, le 18 octobre 2015, lors d’un raid à son domicile à Sarıyer, Istanbul. Elle a été reçu une balle tirée par les policiers qui s’introduisaient dans sa maison à qui elle a dit “Mettez des chaussons en plastique”. Dilek, gravement blessée, a succombé à l’hôpital, 8 jours plus tard, le 25 octobre. Sa mère déclarait après sa mort “Les policiers sont entrés dans la maison avec leur chaussures. Ma fille leur a dit de mettre des chaussons de protection et d’entrer après. Il y a eu une discussion, un bruit de tir, et ma fille s’est écroulée. Après le coup tiré, nous avons vécu un moment de bousculade avec les policiers. Puis, nous avons transporté ma fille à l’hôpital. Ma fille n’était pas une bombe humaine. Si c’était le cas, croyez-vous qu’elle dormirait à la maison ? Pourquoi  l’ont-ils tuée ?”

Le policier qui a tuée Dilek, Yüksel Moğoltay, a été jugé. Une peine de prison de 20 à 26,5 ans avait été demandé à son encontre pour “mort donnée intentionnellement” et “utilisation de matériel public pour le crime” (son arme de service). Le Tribunal d’Istanbul a condamné le policier une peine de prison de 6 ans 3 mois pour “mort causée par négligence.

Şirin Öter et Yeliz Erbay

Şirin et Yeliz ont été exécutées dans le quartier Gaziosmanpaşa le 23 décembre 2015. Elles ont été tuées, lors d’un raid dans leur maison. Leur exécution, afin d’être “légitimée”, a été “servie” par les médias alliés, comme “tuées lors d’une opération anti-terroriste”. La méthode avec laquelle Şirin et Yeliz on été tuées, est particulièrement préoccupante et se différencie des autres cas. Il s’agit de tirs à bout portant. Les rapports d’autopsie relèvent de nombreuses balles tirées à courte distance sur le corps de Yeliz. Quant à Şirin, 6 balles ont traversé sa poitrine, une balle son ventre et 2 balles son vagin.

Dilan Kortak

Dilan a été exécutée dans le quartier Sancaktepe lors d’une opération aux aurores le matin du 4 décembre 2015. Elle avait 19 ans. Son avocat exprime avoir constaté en personne, que Dilan avait été mitraillée par les policiers, par arme automatique. Dilan a été présentée dans les médias alliés, encore une fois comme “bombe humaine”. Son père İbrahim Kortak “Ce sont des exécutions effectuées par l’Etat. Je suis convaincu qua ma fille a été exécutée. Elle était seule à la maison. Il n’y a eu aucun affrontement. Les témoins l’expriment également.” Le procès de Dilan se poursuit, tant bien que mal, malgré les efforts d’obscurcissement des preuves.

Taybet Canşin

Taybet a été exécutée en octobre 2015, dans sa maison à Bağlar, localité de Diyarbakır. Les preuves ont été cachées par un incendie volontaire provoqué par les policiers.

Elle est seulement une des victimes d’éxécutions au Bakur. Nombreuses sont les villes du Bakur, comme Cizre, Diyarbakır, Nusaybin… mises en état de siège, qui ont été scènes d’opérations lors desquelles de nombreuses personnes ont été exécutées. Comme entre autres, Seve, Fatma, Pakize… tuées à Silopi

Et Sıla Abalay aujourd’hui…

Les avocats de la famille de sila expriment leur inquiétude sur une éventuelle dissimulation et travestissement des preuves. Et le collectif de femmes “Yeryüzü Kadınları” a protesté et dénoncé l’exécution de Sıla en accrochant une banderole à Kadıköy, sur le passage de Marmaray (Tunnel traversant le Bosphore).


Violence contre les femmes, des chiffres…

Un article trouvé sur Kedistan.net

« Des hommes ont tué 24 femmes, agressé sexuellement cinq enfants et infligé des violences à six femmes en Septembre ». Voilà des chiffres bruts que publient les journalistes de l’agence de presse JINHA.


« Nous avons recueilli les rapports de sites d’information, de journaux et d’agences de presse…» poursuivent-elles :

« Neuf d’entre elles ont été tuées par des hommes qui étaient leurs proches parents. Sept d’entre elles ont été abattues au cours d’affrontements provoqués par les forces répressives de l’Etat. Dans le même temps, des hommes ont violenté six femmes et une a été soumise à la torture sexuelle en détention.

Les agressions contre les femmes trans ont augmenté en Septembre.  Cinq trans ont été soumises à des agressions transphobes à Ankara. A Istanbul, des expulsions de logement ont eu lieu dans des quartiers.

37, 5 % de ces femmes ont été tuées parce qu’ils voulaient divorcer ou se séparer de leurs maris ou de leurs partenaires. 29 %  ont été tuées par balles, tirées par les forces de l’ Etat.

Au cours des neuf premiers mois de 2016, les hommes ont tué pas moins de 189 femmes, agressées sexuellement 316 enfants et infligé des violences sur 238 femmes. »

Voilà une comptabilité à comparer avec celle de pays européens. Chiffres pour chiffres, les différences ne seront pas d’ampleur. Mais comparaison n’est pas raison.

Les décès sous les balles des forces répressives de l’Etat, le meurtre de femmes trans, les viols en prison comme mode de soumission, sont bel et bien dus à la situation politique turque, à son idéologie dominante, à son état d’urgence, et sa démocrature.

En Turquie, la politique gouvernementale s’ajoute au patriarcat et à la violence quotidienne contre les femmes, tandis qu’une bigoterie sans nom les “domestique” et les “chosifie” davantage, comme dans certains pays occidentaux le ferait des publicités agressives… L’idéologie change, le voile pudique jeté sur les féménicides est pourtant le même partout.

Au regard de ces chiffres, la Turquie est bien dans les moyennes européennes, qu’on le veuille ou non. La lutte des femmes est bien la même partout, et elle est fondamentalement politique.