Ne dites plus « femme voilée », un article publié sur le site contre-attaques.org.
Dans cette tribune, publiée 13 ans jour pour jour après l’adoption de la loi dite d’interdiction des signes religieux à l’école, Zohra El-Mokhtari revient sur l’emploi déshumanisant de l’expression « femme voilée ».
Faut-il, en 2017, rappeler les évidences ? Doit-on expliquer que les « femmes voilées » ne sont pas des objets ? Il semblerait que oui.
Le 25 janvier dernier, Stéphane Durand-Souffland, journaliste au Figaro, raconte le procès de l’historien Georges Bensoussan poursuivi pour des propos tenus sur France Culture et relevant, selon les plaignants, de « provocation à la haine raciale » : « … dans les familles arabes en France l’antisémitisme on le tète avec le lait de sa mère ».
Lila Charef, avocate et responsable juridique du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), est appelée à la barre. Mais ni ses fonctions, ni son nom ne seront mentionnés dans l’article, l’auteur la chosifiant en la qualifiant à deux reprises de « voile » (« esquive insolemment le voile fleuri », « insiste le voile ».) Comment un tel degré de déshumanisation et d’effacement de l’individu a-t-il été rendu possible ? Que révèle ce processus de dépersonnalisation ?
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