Figen Yüksekdağ : les femmes disent « non » | KEDISTAN

C’est un message adressé aux femmes. Un message écrit depuis la prison de Kandıra, par Figen Yüksekdağ, co-présidente du HDP. Un message pour dire “NON”.

Source : Figen Yüksekdağ : les femmes disent « non » | KEDISTAN

« Gagner commence souvent par un “non”. S’il n’y avait pas de femmes qui disent “non” aux hommes qui rendent la vie des femmes misérable, qui disent “non” à l’inégalité, qui disent “non” à la discrimination, qui disent “non” à la violence et à la mort, alors notre vie ne serait qu’enfer et ténèbres. »

C’est un message adressé aux femmes. Un message écrit depuis la prison de Kandıra, et destiné à l’assemblée des femmes du parti démocratique des peuples (HDP), par Figen Yüksekdağ, co-présidente du HDP. Un message pour le “non”. Un message pour dire “non”. Un message relayé ce 14 février par le site web Şûjin, nouvelle agence d’information féministe ouverte après la fermeture de JINHA.

« Bonjour à vous toutes. Je salue votre unité, vos efforts, votre enthousiasme, votre pluralisme sans distinction et votre volonté qui inspire le “non”. Je crois que les femmes qui disent “non” vont redonner vie à la société et la politique. Le monopole d’un pouvoir autoritaire veut qu’une société dise “oui” à tous les maux qu’il impose. Ce pouvoir vise à institutionnaliser son régime d’”un homme” et d’”un parti” et sa politique perverse et brutale à travers le référendum constitutionnel. Il demande à notre peuple de dire “oui” à la guerre et à la mort; à la corruption, à la pauvreté, à la crise économique; aux violences contre les femmes, à la discrimination et à l’atrocité d’un seul homme; à l’abandon de nos jeunes, laissés sans emploi et sacrifiés pour un système où seuls étudient ceux qui ont de l’argent; à la loi enchaînée au palais et au kidnapping de la loi et de la justice; aux  droits et libertés fondamentales laissés à la merci d’un seul homme… Celles qui disent “oui” à tout ça, voire plus, vont se perdre et entraîner la perte des générations à venir. Mais celles qui font preuve de courage et de détermination en disant “non” seront les gagnantes d’aujourd’hui, pour demain. »

« Gagner commence souvent par un “non” Les femmes le savent mieux que personne. S’il n’y avait pas de femmes qui disent “non” aux hommes qui rendent la vie des femmes misérable, qui disent “non” à l’inégalité, qui disent “non” à la discrimination, qui disent “non” à la violence et à la mort, alors notre vie ne serait qu’enfer et ténèbres. Heureusement, il y a des femmes qui disent “non” à l’enfer, des femmes qui sont la flamme empêchant de sombrer dans les ténèbres. Et elles seront toujours là. Tout au long de l’histoire, les femmes ont été à l’avant-garde de tout progrès social, des lumières et des changements révolutionnaires. Au milieu de ceux qui obligent à  dire “oui” à tout, il y a une personne qui change le cours de l’histoire en disant “non”. Les femmes arrêteront cette pourriture. Les femmes donneront la meilleure réponse au pouvoir dirigeant qui essaie d’emprisonner la société. »

« Nous avons été torpillées pendant deux ans pour nous empêcher de dire “non”. Nous avons subi toutes sortes de maux et de cruautés pour nous empêcher de dire “non”. Des milliers, des dizaines de milliers d’entre nous ont été emprisonnées pour nous empêcher de dire “non”. Des guerres ont été déclarées, juste pour un “oui”. Nos enfants sont enterrés, sans pierres tombales ou cérémonies funéraires officielles. Nous disons “non” pour ceci, et beaucoup plus. »

Version en anglais sur Şûjin : Figen Yüksekdağ: Winning starts with ‘No’

Ajout du 21 février :

La co présidente HDP, suite à sa condamnation pour 10 mois de prison a été démise de son mandat de députée par le parlement (Constitution Article n ° 84.) – Ainsi tous les autres députéEs emprisonnéEs qui seront “jugéEs” et condamnéEs pour les faux motifs qu’on connaît, pourraient tour à tour disparaître du Parlement…